« Nous sommes de retour dans un bull market »

Le célèbre investisseur Edward Yardeni est optimiste : le marché baissier serait bel et bien derrière nous. Grâce au prix du gaz en Europe, à la fin du zéro-covid en Chine et aux subsides américains. Il n’a pas peur des taux d’intérêt ; le monde retournerait simplement à ce qu’il connaissait avant, c’est-à-dire un environnement avec des taux « raisonnables ».

Pourquoi est-ce important ?

Inflation, taux d'intérêt, craintes de récession : ces trois éléments ont poussé les marchés vers le bas en 2022. En ce début d'année, ils remontent la pente. La reprise est-elle partie pour durer.

Dans l’actu : pour le célèbre investisseur Edward Yardeni, le marché boursier est bel et bien en tendance haussière.

  • « Les actions américaines ont atteint un plancher le 12 octobre. C’était la fin du bear market (marché baissier) et nous sommes de retour dans un bull market (marché haussier), » explique-t-il à Bloomberg.
  • Depuis cette date, point le plus bas de l’année 2022 pour le S&P 500, cet indice a en effet gagné près de 11%.
  • Il ajoute qu’il y a néanmoins de la volatilité en vue.

L’essentiel : les raisons derrière son optimisme.

  • « La chute des prix du gaz naturel en Europe suggère que l’Europe n’entrera peut-être pas en récession », analyse le spécialiste.
  • Il voit des signes positifs en Chine aussi, grâce à l’abandon des politiques zéro-covid. Son économie en sera renforcée.
    • Même son de cloche du côté de Larry Hu, analyste pour le Macquarie Group. « Le revirement spectaculaire de la politique de Covid de la Chine depuis la mi-novembre implique une contraction économique plus profonde à court terme (à cause des nombreuses infections, NDLR), mais une réouverture et une reprise plus rapides. L’économie pourrait connaître une forte reprise au printemps », expliquait-il la semaine dernière.
  • « Les investisseurs sont actuellement plus optimistes à l’égard de l’économie mondiale et cherchent à savoir où les valeurs sont encore bon marché », ajoute Yardeni. « Nous avons déjà eu une grande course en Chine et maintenant ils regardent l’Europe. Un portefeuille diversifié a du sens. »
  • Concernant les États-Unis, il a toujours vu des signes positifs, même en 2022, alors que de nombreux autres observateurs s’attendaient à une récession. Aujourd’hui, il reste optimiste pour Wall Street, notamment pour les valeurs industrielles. Il s’appuie sur les grosses enveloppes que Washington donne aux entreprises (qui présentent néanmoins un risque pour les entreprises européennes).

À l’avenir : vers une « nouvelle » normalité.

  • Là où d’autres voient un risque pour l’économie, Yardeni voit des opportunités : à savoir les taux d’intérêt élevés. Il observe en fait une transformation de l’économie, vers le monde d’avant où des taux d’intérêt à un niveau « raisonnable » étaient la norme. Ils n’empêchaient pas la croissance, rappelle-t-il.
    • « Ce serait formidable si nous pouvions revenir à un environnement où les taux d’intérêt ne sont pas nuls », conclut-il. Un son de cloche positif, assez différent de ce qu’on entend d’habitude sur les taux d’intérêt (comme quoi ils seraient essentiellement mauvais pour l’économie et provoqueraient une récession).
    • Une telle adaptation serait une planche de salut pour le marché, car les taux ne sont pas près de redescendre.
  • Avant que la Fed et la BCE augmentent les taux d’intérêt l’année dernière, cela faisait plus de 10 ans que les taux étaient nuls, voire négatifs. Selon de nombreux experts, cette politique monétaire accommodante est, en partie, responsable pour l’inflation que nous connaissons aujourd’hui.