Renault croit toujours aux voitures thermiques : « Selon toutes les études, le marché va continuer à croitre »

Ce mardi, Renault a annoncé la signature d’un accord-cadre avec le géant chinois Geely pour en vue de créer une nouvelle entité. Objectif : devenir le leader mondial de la fourniture de groupes motopropulseurs à faibles émissions. Faibles émissions, pas zéro émission. La nuance est importante.

Pourquoi est-ce important ?

Union européenne, Royaume-Uni, États-Unis, ... De plus en plus de régions du monde ont entamé leur chasse aux voitures thermiques. Pas de quoi paniquer toutefois, selon Renault, qui pense que celles-ci ont encore de beaux jours devant elles. Les pays occidentaux sont loin d'être les seuls marchés disponibles.

Dans l’actu : Renault et Geely s’allient.

  • Mardi, Renault et Geely ont annoncé avoir trouvé un accord pour créer une entité commune, où elles détiendront 50% des parts chacune.
  • Il s’agira de développer, produire et fournir des “groupes motopropulseurs hybrides et ICE (moteur à combustion interne) à haut rendement”.

Les détails : un véritable mastodonte en perspective.

  • Cette nouvelle entité va exploiter, sur 3 continents, 17 usines de groupes motopropulseurs et 5 centres de recherche et développement.
  • 19.000 personnes seront employées.
  • 5 millions de transmissions et moteurs à combustion interne, hybrides et hybrides rechargeables pourront être fournis chaque année.
  • La société devrait fournir plusieurs clients industriels, dont Renault, Dacia, Geely Auto, Volvo Cars, Lynk & Co, Proton, ainsi que Nissan et Mitsubishi Motors Company. Une liste amenée à s’allonger par la suite.
  • « Le portefeuille de produits de Geely et Renault Group combinés et l’empreinte géographique de la nouvelle société pourraient permettre de proposer des solutions pour 80 % du marché mondial de l’ICE », annonce même Renault dans son communiqué.

Les déclarations : Renault croit toujours dur comme fer aux voitures thermiques

  • Selon Luca de Meo, CEO de Renault Group, les moteurs thermiques et hybrides « resteront des éléments essentiels de la chaîne d’approvisionnement automobile dans les décennies à venir », a-t-il indiqué dans le communiqué.
  • Interrogé par CNBC, le directeur financier du groupe a expliqué que, selon leurs estimations, les voitures thermiques et hybrides étaient encore promises à un bel avenir.
  • “À notre avis, et selon toutes les études que nous avons, il n’y a pas de scénario où les moteurs à combustion interne et hybrides représentent moins de 40% du marché à l’horizon 2040”, a-t-il déclaré. “C’est donc en fait… un marché qui va continuer à croître.”
  • En parallèle, Renault accroche bien sûr également le wagon de l’électrique. Le groupe va se scineder en deux entités distinctes : Ampère (électrique), qui prévoit une entrée en bourse l’an prochain, et Power (thermique et hybride).

Le contexte : les législations anti-thermiques pullulent, mais pas partout

  • Il y a une deux semaines, l’Union européenne a acté l’interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique, qui entrera en vigueur en 2035. Les hybrides seront également concernées.
  • Au Royaume-Uni, les modèles thermiques ne pourront plus être vendus dès 2030. Les hybrides passeront à la trappe cinq ans plus tard.
  • La Californie, plus grand marché des États-Unis, a elle aussi récemment décidé de n’autoriser que les voitures 100% « zéro émission » à compter de 2035.
  • Quelques autres pays ont adopté des mesures similaires, avec une interdiction de la vente de véhicules neufs à essence et au diesel dès 2025 en Norvège et 2030 en Israël et à Singapour et 2035 au Canada.
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