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Vers un rallye boursier lors du second semestre? Voici 5 éléments qui pourraient le favoriser

Vers un rallye boursier lors du second semestre? Voici 5 éléments qui pourraient le favoriser
Photographer: Michael Nagle/Bloomberg via Getty Images

Inflation, rendement des obligations, récession (ou non), élections de mi-mandat et bénéfices des entreprises : voici les cinq éléments qui peuvent permettre d’évaluer à partir de quand le marché recommencera à prendre des couleurs.

Une question qui est sur toutes lèvres, à Wall Street comme dans d’autres places boursières : quand est-ce que cette baisse cauchemardesque prendra-t-elle fin? Une baisse cauchemardesque qui est en passe de devenir le pire premier semestre depuis 1970, du moins pour le S&P500, avec sa chute de plus de 20%.

Une note de Ned Davis Research (NDR) tente de répondre à la question. « Les premiers semestres extrêmement faibles sont presque toujours suivis de seconds semestres forts », explique Ed Clissold de NDR, cité par Markets Insider. « Une reprise du second semestre nécessiterait des améliorations de l’inflation, de la Fed, de l’économie, de la géopolitique et des bénéfices. »

Que ces éléments arrivent en un claquement de doigts, cela tiendrait du miracle. Depuis le début de l’année, le marché et les investisseurs ont déjà subi de nombreuses déconvenues. Une seule bonne nouvelle pourrait avoir un effet boule de neige bénéfique sur les marchés et redémarrer la machine. Voici les cinq éléments qui, selon NDR, pourraient être ce coup de pouce, et comment ils agiraient.

  • Baisse de l’inflation

« Quelques signes d’amélioration sur le front de l’inflation pourraient suffire à déclencher un rallye des actions. L’indice des prix à la consommation s’accélère depuis juin 2020. S’il passe sous sa moyenne mobile à six mois, cela pourrait signifier que le pire de l’inflation est passé », explique Clissold.

Pour le mois de mai par exemple, l’inflation était à 8,6% aux Etats-Unis, contre une moyenne mobile sur six mois de 8,0%. Les dernières estimations officielles s’attendent à ce qu’elle baisse jusque 5,7%, en fin d’année. Ainsi, si la hausse des taux d’intérêt fait effet et arrive à calmer l’inflation, on pourrait déjà assister à une reprise du marché boursier. Le chiffre pour le mois de juin, publié mi-juillet, sera donc déjà un indicateur intéressant.

  • Courbe de rendement des obligations

Pour d’aucuns, Clissold inclus, la Fed va tout faire pour freiner l’inflation, même si cela peut provoquer une récession. Or, une récession n’est pas un bon climat pour le monde de l’investissement.

Le rapport note qu’il faut observer la courbe de rendement des obligations à trois mois, et la comparer à des courbes de rendement sur des obligations à plus long terme. Si le rendement des obligations à trois mois devient supérieur à celui d’obligations à cinq ans, par exemple, cela est généralement perçu comme un signe, quasi infaillible, de la récession. En d’autres termes, cela veut dire que le prêt à court terme devient plus risqué que le prêt à long terme, alors qu’habituellement, c’est plutôt le contraire qui est vrai : le prêt à long terme est plus risqué, car les événements qui peuvent arriver sont moins prévisibles que les événements à court terme. D’autres comparaisons sont également souvent prises comme indicateur, comme le taux de rendement de l’obligation à deux ans versus le taux de celle à dix ans.

Bref, le rapport indique que si le taux de rendement de l’obligation reste supérieur, de manière continue, cela est une indication que la Fed ne réussira pas à « atterrir en douceur ». Cela veut donc aussi dire qu’au contraire, si les courbes ne s’inversent pas ou ne restent pas inversées, les chances pour un atterrissage doux sont plus fortes, ce qui serait un bon signal pour le marché.

  • La récession est évitée

Clissold plonge aussi dans les données sur les marchés baissiers et sur la récession. « La moyenne des marchés baissiers sans récession est une chute de 25 % sur 9,1 mois, contre 34,6% sur 15,3 mois pour les marchés baissiers avec récession. Au cours des 50 dernières années, le marché baissier médian sans récession a chuté de 18% sur 6,8 mois. Si l’économie évite une récession, alors la baisse actuelle se rapproche de la baisse moyenne, tant en termes de durée que de prix », explique-t-il.

Le S&P500, tout comme les indices boursiers européens, est en baisse depuis le début de l’année, soit six mois, donc il y a là un signe d’espoir pour une reprise. Mais il faut aussi garder en tête qu’il s’agit d’une moyenne.

  • Élections de mi-mandat

La géopolitique joue aussi un rôle dans une potentielle reprise du marché. Bien entendu, une fin du conflit en Ukraine aurait un effet très positif pour les différentes places boursières. Mais la politique américaine a une influence aussi : cette année, en novembre, ont lieu les midterms, ou élections de mi-mandat. Voilà une mauvaise nouvelle pour le marché, car les troisièmes trimestres de ces années d’élections sont la plupart du temps synonymes de mauvais résultats, montre le rapport.

Une mauvaise nouvelle, qui en cache peut-être une bonne : « Le parti présidentiel a tendance à perdre des sièges à la fois à la Chambre et au Sénat, surtout lors du premier mandat du président. La bonne nouvelle pour ceux qui attendent une hausse est qu’historiquement, les rendements corrigés de l’inflation ont été plus élevés lorsque les présidents démocrates ont bénéficié d’un certain contrôle du Congrès sur leur pouvoir », nuance Clissold.

En suivant la logique de ces moyennes, le marché boursier devrait donc reprendre après le dépouillement des résultats.

  • Les bénéfices

Une part importante des valeurs des actions sont les bénéfices et autres résultats financiers des entreprises. Ils peuvent donc aussi être l’élément déclencheur d’une reprise (ou d’une nouvelle chute, c’est selon). « Les comparaisons d’une année sur l’autre garantissaient presque que la croissance des bénéfices allait ralentir en 2022. C’était une question de degré… La façon dont les entreprises contrôlent les coûts des employés pourrait déterminer si les révisions des bénéfices au second semestre sont de nature bénigne ou si elles sont le signe avant-coureur d’une récession des bénéfices », analyse Clissold.

Nous nous trouvons à la fin du deuxième trimestre, et ainsi on peut s’attendre à l’annonce des résultats des entreprises dans les semaines à venir. Ces résultats seront déjà un indicateur intéressant pour l’état du marché.

Voilà en tout cas cinq éléments qu’on peut garder en tête pour essayer de répondre à la question « quand est-ce que la baisse prendra fin? ».

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