Les habitations wallonnes sont beaucoup plus exposées au radon, deuxième cause du cancer du poumon : comment s’en protéger ?

Ce vendredi marquait les dix ans de l’Action Radon de l’Agence fédérale du contrôle nucléaire (AFCN). L’occasion de mettre en lumière les zones les plus à risque en Belgique. Et d’expliquer comment mesurer le taux de concentration de ce gaz radioactif dans votre habitation.

Pourquoi est-ce important ?

Même une concentration modérée de radon présente un risque pour la santé. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce gaz radioactif est la deuxième cause du cancer du poumon, après le tabac. En Belgique, le niveau au-delà duquel il y a lieu d'agir est dépassé dans des milliers d'habitations. Et elles se situent quasiment toutes en Wallonie.

Dans l’actu : l’Action Radon a dix ans.

  • L’AFCN veut marquer le coup pour sensibiliser les Belges. Il leur est vivement conseillé de mesurer la concentration de radon chez eux. Car il est possible d’agir si le risque est trop important.

Radon en Belgique : quand faut-il s’inquiéter ?

Les explications : qu’est-ce que le radon ?

  • Le radon est un gaz radioactif naturellement présent dans les roches et les sols.
  • À l’air libre, il n’est pas dangereux. Mais le radon peut s’infiltrer à partir du sous-sol dans n’importe quel bâtiment via de minuscules fissures, les équipements sanitaires ou encore les approvisionnements d’eau. Et quand il se trouve à un certain taux de concentration dans un espace fermé (maison, classe d’école, lieu de travail), il présente un danger pour la santé.
  • Le radon est particulièrement nocif pour les poumons, d’autant plus chez les fumeurs.
    • « Concrètement, le radon pénètre dans les poumons avec l’air que vous respirez. Arrivé dans les poumons, il irradie les tissus pulmonaires, ce qui peut les endommager et provoquer à long terme le cancer du poumon », explique l’AFCN.

Concrètement : quand s’inquiéter et comment agir ?

  • Pour déterminer le taux de concentration de radon à partir duquel il faut s’inquiéter, la Belgique s’aligne sur une directive européenne : 300 Bq/m³.
    • À ce niveau-là, il est indiqué d’agir dans les constructions existantes.
  • L’AFCN conseille donc à chaque ménage de commander un détecteur de radon, pour 15 euros.
    • Une fois l’appareil reçu, il faut le placer trois mois au rez-de-chaussée, dans la pièce la plus fréquentée de la maison.
    • On entre justement dans la période durant laquelle il faut faire le test : d’octobre à avril. C’est-à-dire quand on chauffe son habitation.
    • Après, il vous faudra renvoyer le détecteur pour analyse. Une fois le résultat connu, si c’est nécessaire, l’AFCN pourra vous aider à assainir votre logement.

La province de Luxembourg particulièrement touchée

Les chiffres : où y a-t-il le plus de risques ?

  • Sur les 27.361 ménages belges qui ont procédé à une détection sur ces dix dernières années, 1937 (7%) se sont aperçus que la concentration de radon dans leur habitation dépassait les 300 Bq/m³.
    • Dans plus d’un tiers de ces logements, la concentration de radon était même deux fois plus importante (600 Bq/m³) que ce niveau de référence.
  • Comme vous le verrez sur la carte ci-dessous, c’est essentiellement en Wallonie que les risques sont les plus élevés.
    • Dans la province de Luxembourg, une habitation sur cinq dépassait le niveau de référence, note l’AFCN.
    • Les deux autres provinces les plus à risque sont celles de Liège et de Namur. 11% des maisons contrôlées présentaient une concentration de radon de plus de 300 Bq/m³.
  • L’AFCN épingle également quelques régions les plus touchées. « Les zones à risque élevé se trouvent surtout dans les régions de Verviers, Bastogne et Neufchâteau, Dinant et Marche ainsi qu’en Brabant wallon », souligne-t-elle.
radon belgique
Les provinces de Luxembourg, Liège et Namur sont particulièrement à risque. (AFCN)
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