Quelles options s’offrent vraiment à l’aviation pour limiter ses émissions de carbone?

En 2018, les émissions de carbone provenant de l’aviation représentaient environ 2,5 % des émissions mondiales. Alors que les pressions s’accentuent sur le secteur pour prendre le pas écologique, quelles véritables options s’offrent à lui pour limiter son empreinte carbone?

Le flygskam bien sudéois (comme Greta Thunberg) donne du plomb dans l’aile des compagnies aériennes, de plus en plus de voyageurs se tournant vers le train pour leurs longs déplacement. Reste-t-il que l’avion constitue encore pour beaucoup le premier moyen d’aller voir au-delà de leurs contrées, que ce soit pour son faible coût (souvent bien en-dessous du train) ou sa rapidité.

L’Allemagne a décidé de prendre les devants en augmentant les taxes sur les billets d’avion tout en réduisant le prix du train, l’objectif d’ici 2030 étant de doubler le nombre d’utilisateurs des trains allemands. Les manifestations pour réduire les émissions mondiales se multiplient, certains gagnant même leur combat, comme les militants écologistes engagés contre l’expansion de l’aéroport de Londres Heathrow. Mais concrètement, quelles options s’ouvrent actuellement au secteur aérien pour limiter ses émissions?

Des avions moins gourmands

Une des premières solutions pour avoir une ‘aviation verte’ a trait à la consommation de carburant des avions. CNBC rapporte que celle-ci s’est considérablement améliorée, de grands acteurs comme Airbus et Boeing produisant des avions plus efficaces comme l’Airbus A350 XWB et le Boeing 737 Dreamliner.

Si un avion consomme moins de carburant, cela signifie qu’il pourra parcourir une plus longue distance en polluant autant que pour des plus petits trajets. Une économie pour le portefeuille mais aussi pour la planète. Le secteur investit également dans la recherche et le développement d’avions électriques, qu’ils le soient à 100 % ou plutôt hybrides, propulsés à la fois par du carburant et une batterie électrique.

Du carburant durable

L’industrie peut également diversifier ses types de carburants en y incluant de l’énergie durable produite à partir de plantes, d’algues, d’huile de cuisine et même de déchets municipaux. Bien plus écologiques que le kérosène, alors qu’ils possèdent les mêmes qualités et caractéristiques. Un même avion peut utiliser ces deux types de carburant, avec un seul moteur et le même système d’alimentation.

À ce jour, plus de 170.000 vols ont ainsi utilisé des mélanges de biocarburants, notamment des avions de Qantas Airways, United Airlines, Virgin Atlantic et Alaska Airlines. Certains aéroports mettent en outre du carburant durable à disposition des compagnies aériennes, tels que les aéroports d’Oslo et de Bergen en Norvège, l’aéroport international de Los Angeles et l’aéroport Arlanda de… Stockholm, en Suède, ça ne s’invente pas.

Des objectifs stratégiques

En 2009, l’Association internationale du transport aérien a mis en place des objectifs stratégiques pour le secteur de l’aviation. Ils comprennent notamment une croissance neutre en carbone à partir de 2020. En d’autres termes, même si la croissance du trafic augmente, le niveau des émissions nettes de carbone ne suivra pas (en théorie). On retrouve aussi la réduction des émissions nettes de carbone de 50 % d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 2005.

La fameuse compensation carbone fait également partie des objectifs. 81 pays se sont ainsi engagés l’an dernier à participer au plan négocié par les Nations unies ‘CORSIA’ pour plafonner toute augmentation des émissions de carbone par l’achat de compensations carbone. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont notamment rejoint le pacte, deux des plus grands émetteurs de carbone au monde.

Le principe de cette compensation est assez simple: en bref, les émissions produites par le secteur aérien sont ‘compensées’ par la réduction d’émissions ailleurs. Une méthode que dénoncent cependant certaines organisations environnementales comme une stratégie commerciale. ‘C’est du greenwashing de grande envergure. Cela donne l’impression aux gens de faire quelque chose de positif pour l’environnement alors que c’est seulement une façon pour les entreprises de continuer leur business’, déclarait la porte-parole de Greenpeace Belgique, Juliette Boulet.

Alors que la tendance mondiale pour réduire nos déplacements en avion et la ‘honte de voler’ se répandent, c’est à l’industrie aéronautique et aux gouvernements qu’il revient toujours de mettre au point des options plus écologiques…

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