L’Agence internationale de l’énergie s’attend à une demande record pour 2023, ce qui devrait continuer d’alimenter les prix, alors que l’OPEP réduit son offre. Par contre, l’Agence voit de nombreux vents contraires pour 2024, ce que ne prévoit pas du tout le cartel. La question de savoir si on assistera à une correction des prix l’année prochaine reste donc entière.
2023 : entre une réduction de l’offre et une demande record.
- Le baril de Brent affichait jeudi le prix de 88 dollars le baril, le montant le plus élevé depuis janvier. Sur le mois de juillet, le prix de référence du marché européen a augmenté de 10%. Et le prix devrait continuer à monter d’ici la fin de l’année.
- C’est que prévoit l’AIE dans son dernier rapport. Et ce pour deux raisons essentielles :
- D’abord, les producteurs de pétrole issus de l’OPEP et menés par l’Arabie saoudite ont annoncé plusieurs vagues de réductions de la production depuis l’année dernière. L’objectif était clair : jouer sur l’offre pour faire grimper les prix du baril au-dessus de la barre des 80 dollars, un prix que le cartel juge « juste » et « rentable ».
- Le problème, pour l’organisation, est que la situation macro-économique fragile, particulièrement en Chine, a à chaque fois fait retomber les prix.
- C’est en train de changer depuis le mois de juillet. L’Arabie saoudite a indiqué une nouvelle réduction d’1 million de barils par jour (bpj). Une réduction qui sera reconduite en août et au mois de septembre.
- Dans les faits, l’AIE a constaté que l’offre mondiale avait chuté de 910.000 bpj au mois de juillet. Une réduction essentiellement due à l’Arabie saoudite, la Russie maintenant sa production à environ 7,3 millions de bpj.
- Au troisième trimestre, l’AIE s’attend à une diminution de 2,2 millions bpj de la production mondiale et à un défaut de 1,2 million de bpj au quatrième trimestre, « avec un risque de faire encore monter les prix ».
- Ensuite, il y a la demande. Et elle devrait être record en 2023, selon l’AIE. Malgré la faible reprise chinoise et le risque de récession qui s’écarte en Europe et surtout aux Etats-Unis. Mais la consommation est surtout alimentée par les voyages aériens estivaux, l’utilisation accrue de mazout dans la production d’électricité et par la montée en flèche de la pétrochimie chinoise, selon l’Agence.
- L’AIE s’attend à ce que la demande augmente de 2,2 millions de bpj en 2023, pour une moyenne record de 102,2 millions de bpj cette année. La Chine a beau voir sa production manufacturière et ses exportations chuter, elle représente 70% de la croissance de la demande.
- D’abord, les producteurs de pétrole issus de l’OPEP et menés par l’Arabie saoudite ont annoncé plusieurs vagues de réductions de la production depuis l’année dernière. L’objectif était clair : jouer sur l’offre pour faire grimper les prix du baril au-dessus de la barre des 80 dollars, un prix que le cartel juge « juste » et « rentable ».
2024 : les vents contraires se matérialiseront-ils ?
- L’augmentation de la demande devrait être beaucoup plus limitée l’année prochaine, selon l’AIE. Elle pourrait atteindre 1 million de bpj supplémentaires. L’essoufflement de la reprise post-covid, les taux d’intérêt prohibitifs et l’utilisation en plein essor des voitures électriques devraient quelque peu refroidir le thermomètre.
- La question reste de savoir si une correction des prix arrivera. Et pour cela, vous l’aurez compris, il faut aussi regarder du côté de l’offre. Or l’OPEP n’a pas le même thermomètre que l’AIE : le cartel des producteurs pétrolier voit la demande augmenter de 2,25 millions de bpj en 2024, soit la même tendance qu’en 2023. Il reste à voir comment le cartel adaptera alors sa production.
À la pompe : les nouvelles ne sont pas bonnes.
- Les prix à la pompe ne sont pas épargnés en Belgique : l’essence (1,8670 €) et le diésel (1,9530 €) se rapprochent des 2 euros le litre. Le mazout de chauffage est lui à 1,0662 euro le litre (pour moins de 2.000 litres).
- Le marché de gros n’est toutefois qu’une partie de l’explication : les sanctions contre la Russie, la faiblesse de l’euro et les nombreuses taxes ont aussi leur importance pour expliquer de tels prix.