Des prix à la pompe au plus haut depuis 8 mois : pourquoi les carburants flambent à nouveau ?

Des prix à la pompe au plus haut depuis 8 mois : pourquoi les carburants flambent à nouveau ?
Les prix à la pompe repartent à la hausse. (Photo by Olivier Matthys/Getty Images)

Le début de ce mois d’août est marqué par une nouvelle hausse des prix à la pompe, qui frôle à nouveau le cap symbolique des 2€ le litre pour le diesel, d’ailleurs déjà dépassé pour l’E98, et ce, après des mois de tarifs plutôt bas.

Voici les prix maximum autorisés en Belgique ce 3 août. Attention qu’ils peuvent différer des prix effectivement pratiqués à la pompe.

  • Essence 95 RON E10 : 1,8670 euro/l
  • Essence 98 RON E5 : 2,0970 euro/l
  • Diesel B7 : 1,9050 euro/l

Depuis la fin du mois de juillet, les prix des carburants ont renoué avec les sommets et sont au plus haut depuis les records de novembre 2022. Mais les tarifs augmentaient graduellement depuis le mois d’avril.

La faute à l’OPEP… Et à une économie en bonne santé

Cela faisait en fait des mois qu’on la craignait cette hausse des prix : elle devait accompagner une reprise économique chinoise qui n’a jamais vraiment eu lieu. Mais ce n’est pas pour autant que la macroéconomie n’a pas d’impact sur le prix à la pompe.

  • Le spectre de la récession s’éloigne, et la croissance redevient envisageable dans l’Union européenne, ce qui relance la consommation de carburants, et donc les prix.
  • En outre, L’OPEP, le cartel des pays producteurs de pétrole, pousse les prix vers le haut en limitant sa propre production de brut. Début juin, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle réduirait sa production de pétrole d’un million de barils par jour durant le mois de juillet, et elle devrait maintenir ce quota jusqu’en septembre.
  • La Russie joue d’ailleurs au même jeu, avec le soutien tacite de l’OPEP, mais on ne sait pas à quel point c’est vrai, Moscou semblant par ailleurs vendre autant que possible – en contournant si possible le plafond imposé par le G7 – et même prévoir de nouveaux forages.

Résultat : le prix du brut est haut. Le baril de Brent coûte 83,25 dollars à l’heure d’écrire ces lignes, soit plus que les 80 dollars visés par l’OPEP, tandis que le WTI atteint les 79,50 dollars.

  • La demande mondiale de pétrole n’a jamais été aussi grande qu’en juillet 2023 et elle devrait battre un record sur l’année 2023, estime l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
  • Goldman Sachs estimait la semaine dernière que le baril de Brent atteindrait 86 dollars en décembre et s’approcherait de la barre des 100 dollars au deuxième trimestre 2024. Des chiffres qui, jusqu’ici, semblent crédibles. Mais on ne sait pas quels soubresauts économiques nous attendent d’ici là.
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