Transition, vous avez dit transition ? La demande de pétrole atteindra un record en 2023, selon les dernières prévisions de l’AIE

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions pour la demande mondiale de pétrole en 2023. Avec un possible record historique. Assurément une mauvaise nouvelle pour l’environnement.

Pourquoi est-ce important ?

Après un ralentissement causé par la pandémie de coronavirus, la demande de combustibles fossiles a repris de l'allant. Avec un nouveau record pour le pétrole cette année, selon l'Agence internationale de l'énergie. Force est de constater que le point de basculement souhaité par les tenants de la transition énergétique n'est pas pour tout de suite.

Dans l’actu : l’AIE ajuste ses prévisions.

  • Ce mercredi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a modifié ses prévisions pour la demande de pétrole en 2023, dans son rapport sur le marché pétrolier de février.
  • Par rapport à celles du mois dernier, les estimations sont à la hausse.

101,9 millions de barils par jour

Les chiffres : vers un record historique.

  • Selon les calculs de l’AIE, la demande mondiale en pétrole atteindra les 101,9 millions de barils par jour (mb/j) en 2023.
  • C’est une augmentation de 200.000 barils par jour par rapport au rapport de l’AIE du mois dernier.
  • Par rapport à la consommation de 2022, cela représente une hausse de 2 mb/j.
  • Si le monde consomme effectivement 101,9 millions de barils par jour en 2023, il s’agira d’un nouveau record annuel. Pour l’instant, celui-ci date de 2019 (100,5 mb/j).

Les explications : la réouverture de la Chine et les avions.

  • L’AIE indique que le principal moteur de cette hausse de la demande en pétrole sera l’Asie. Avec la Chine en tête de gondole.
  • « La Chine représente près de la moitié de l’augmentation prévue de 2 mb/j cette année, les pays voisins devant également en bénéficier après que Pékin a abandonné sa politique zéro-Covid », note l’agence.
  • L’augmentation de la demande devrait également venir du secteur aérien, souligne l’AIE. Une tendance qui s’est d’ailleurs déjà confirmée durant le mois de janvier.

L’offre suivra-t-elle ?

Approvisionnement : à quoi s’attendre ?

  • L’agence estime que l’offre de pétrole restera supérieure à la demande au cours du premier semestre 2023.
  • « Mais l’équilibre pourrait rapidement devenir déficitaire à mesure que la demande se redresse et qu’une partie de la production russe est fermée », prévient l’AIE.
    • La Russie a annoncé la semaine dernière qu’elle réduira sa production de pétrole de 500.000 barils par jour à partir du 1er mars.
  • C’est surtout du côté des pays non membres de l’OPEP+ qu’il faudra regarder pour voir la production augmenter. À savoir les Etats-Unis surtout, mais aussi le Brésil, la Norvège, le Canada et la Guyane. « Tous prêts à pomper à des taux records », indique l’AIE.
  • « La cheville ouvrière de l’OPEP, l’Arabie saoudite, ainsi que les Émirats arabes unis, produiront également des niveaux proches de tous les temps », ajoute-t-elle.

Les prix : à la hausse ?

  • Qui dit demande à la hausse et offre pas forcément capable de suivre la cadence dit augmentation des prix, a priori.
  • Ces derniers jours, plusieurs analystes (pas dénués d’intérêts) ont d’ailleurs annoncé que le prix du baril allait bientôt grimper.
  • Dans son dernier rapport, l’AIE ne se prononce pas vraiment sur cette question. Elle a toutefois fait remarquer qu’à l’exception du diesel, les prix du pétrole avaient retrouvé leur niveau d’avant la guerre en Ukraine.
    • La semaine dernière, son directeur exécutif Fatih Birol a appelé les pays membres de l’OPEP à revoir leurs quotas de production à la hausse pour qu’ils retrouvent un rôle « constructif » sur le marché.

Retour aux niveaux pré-pandémiques

Et après : quid du long terme ?

  • On notera que ces dernières prévisions de l’AIE n’ont pas de quoi surprendre. L’agence avait déjà annoncé précédemment s’attendre à ce que les niveaux pré-pandémiques soient rapidement dépassés.
    • L’OPEP a d’ailleurs indiqué ce mardi que la consommation de fin 2022 avait déjà dépassé le niveau d’avant la pandémie.
  • L’agence estime que la demande de pétrole continuera d’augmenter dans les années à venir, pour atteindre un pic au milieu de la décennie 2030.
  • Cette demande devrait ensuite rester stable jusqu’en 2050, avant de chuter.
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