Le pic d’inflation est-il atteint ?

La nouvelle du niveau de l’inflation a été difficile à avaler lorsqu’elle a été annoncée cette semaine. Cependant, la chute des prix du pétrole et la reprise prudente de l’euro sont des signes que le pire de la douleur de l’inflation est derrière nous.

A chaque fois que vous ouvrez un journal ou un site web d’information, c’est le suspense. À quelle vitesse le pouvoir d’achat se détériore-t-il à nouveau ? Mercredi, la nouvelle que l’inflation a atteint 13,6% en août, selon le Bureau néerlandais des Statistiques, a été un choc. Ce chiffre a officieusement battu le record de 11,1% établi en janvier 1975. Pas encore de manière officielle, car le chiffre définitif de l’inflation ne sera pas connu avant la semaine prochaine. Klaas Knot, le président de la Nederlandsche Bank (DNB), a jeté de l’huile sur le feu en prévenant que l’inflation resterait élevée pendant un certain temps. Heureusement, il y a aussi de plus en plus de signes ces derniers temps que la vie ne va pas devenir complètement inabordable.

Le gaz naturel ? Du pétrole !

Le fait que le prix du pétrole ait commencé à baisser ces dernières semaines est par exemple un bon signe. Fin août, le baril de pétrole Brent coûtait un peu moins de 95 dollars. Après la première semaine de mars, il était encore supérieur à 120 USD. Bien que le marché du gaz naturel, avec la hausse des prix de l’énergie, retienne actuellement toute l’attention, le pétrole affecte les chiffres de l’inflation de bien d’autres manières. C’est principalement en raison du pétrole cher que les prix de vente dans l’industrie manufacturière néerlandaise ont augmenté de 28% en juillet par rapport à l’année précédente. Toutefois, par rapport au mois précédent, une légère baisse a eu lieu, pour la première fois en presque deux ans. Sur les marchés à terme, les traders estiment que le prix du pétrole tombera en dessous de 90 dollars au cours de l’année prochaine.

Hourra : les taux d’épargne augmentent

La Banque centrale européenne (BCE) semble prévoir une nouvelle hausse des taux d’intérêt en septembre, de 50 ou peut-être même 75 points de base. Un taux d’intérêt plus élevé ralentit la croissance économique. Entre autres choses, il devient plus intéressant pour les gens d’épargner et plus difficile pour les entreprises d’emprunter de l’argent pour de nouveaux investissements. S’il y a moins de demande de produits et de services, les prix augmenteront moins vite. Un autre avantage d’une hausse rapide des taux d’intérêt européens est qu’il devient plus intéressant de détenir des actifs en euros plutôt que dans d’autres devises.

Un signal clair du marché des capitaux

Grâce à une position plus décisive de la BCE, la chute libre de l’euro par rapport au dollar s’est au moins temporairement arrêtée. Depuis mardi, la monnaie européenne vaut même légèrement plus que la monnaie américaine. Toutefois, le signal le plus important indiquant que l’inflation va baisser provient du monde obligataire. Le taux d’intérêt pour les obligations d’Etat néerlandaises à dix ans est toujours bien en dessous du niveau de 2% (tout comme en Belgique). Les investisseurs ne se contenteraient jamais de ce taux s’ils pensaient que l’inflation tournerait autour de 10% pendant longtemps. Il reste à voir si le ton sera plus joyeux à ce moment-là, mais il serait étrange que l’inflation élevée soit encore à d’application dans douze mois.

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