Péage urbain: plus de 2.500 euros par an pour un navetteur, et un milliard de bénéfices pour Bruxelles?

Le gouvernement de la Région bruxelloise projette d’instaurer un péage urbain pour accéder à la capitale. Une telle mesure pourrait coûter plus de 2.500 euros par an aux navetteurs, dénonce ce vendredi le député wallon André Antoine (cdH), dans La Libre.

Afin d’étudier la faisabilité d’un tel projet, l’exécutif bruxellois a confié au bureau d’études Stratec la tâche de dresser différents scénarios.

‘Dans l’hypothèse d’un contrôle fort – 246 postes fixes, 20 postes amovibles, 18 véhicules de contrôle – et d’un tarif à 3 euros entre 6 h et 10 h, la recette annuelle est estimée à 323,7 millions d’euros par an. Dans la même configuration, mais avec un tarif à 12 euros, la recette estimée atteindrait 1,12 milliard d’euros’, détaille André Antoine dans La Libre, sur base des chiffres de Stratec.

Racket?

Il ajoute que le péage ‘pourrait coûter plus de 2.500 euros par an à un navetteur’. Un montant prohibitif, et vraisemblablement extrême, qu’il qualifie de ‘racket’, d’autant plus qu’il n’existe à l’heure actuelle ‘pas d’alternatives crédibles et suffisantes à la voiture pour se rendre à Bruxelles’.

André Antoine affirme que les navetteurs wallons paient déjà suffisamment pour se rendre dans la capitale. Comment? ‘Parce que Bruxelles a déjà reçu deux compensations financières pour régler ce problème de navetteurs. La première, c’était la création de Beliris (fruit d’une collaboration entre l’État fédéral et la Région de Bruxelles-Capitale dont l’objectif est de promouvoir le rayonnement de Bruxelles, NDLR). La seconde, c’est un montant de 40 millions répartis entre les Régions wallonne et flamande, selon une décision prise dans le cadre de la sixième réforme de l’État.’

Le député cdH en rajoute même encore une petite couche: ‘Bruxelles est en train de devenir un îlot qui se fout des Wallons et des Flamands. Je précise quand même que les travailleurs wallons et flamands qui viennent travailler à Bruxelles font aussi vivre le commerce bruxellois.’

Reste à voir si ces compensations financières sont suffisantes pour contrebalancer les nuisances (congestion, entretien des infrastructures, impact sur la santé, etc.) engendrées par les quelque 190.000 voitures de navetteurs qui pénètrent à Bruxelles chaque jour, selon les chiffres de Bruxelles Environnement (datant de 2015).

Toujours est-il qu’André Antoine a déposé une proposition de résolution enjoignant au gouvernement wallon de s’opposer à cette mesure tant que ‘des infrastructures crédibles, comme les infrastructures RER, ne seront pas mises en place’.

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