Nouveau coup dur pour le Brexit: la viande britannique découpée en Europe

Faute de main-d’œuvre, la viande britannique doit être envoyée en Europe pour être découpée, faisant augmenter les prix. La mesure permettrait aussi d’éviter l’abattage de masse, faute de place et de personnel dans les élevages.

La pénurie de main-d’œuvre hante l’île britannique depuis des semaines. La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est vue comme responsable des manques dans la chaîne d’approvisionnement, dont la pénurie de certains aliments dans les supermarchés. Aujourd’hui, un nouveau secteur fait état de manque de main-d’œuvre : la découpe de la viande.

Les carcasses de viande britannique sont alors envoyées en Europe pour être transformées. Le bœuf en Irlande et les porcs aux Pays-Bas. La viande revient alors sous forme préparée dans les rayons des supermarchés britanniques.

Ce déplacement fera grimper la facture des consommateurs. Envoyer un camion en Irlande coûte par exemple 1.800 euros. Mais le problème est également logistique: l’aller-retour prend du temps, surtout avec les différents contrôles sanitaires à l’entrée dans l’Union européenne, et ainsi le produit, après la transformation, devra plus rapidement être vendu et consommé.

Perte de label et abattage de masse

La viande de porc, même si elle born and raised in the UK, est transformée hors-Royaume-Uni, et perd ainsi son label de porc britannique. Un coup dur supplémentaire pour l’image du Brexit. Les campagnes en faveur du Brexit disaient vouloir reprendre en main l’agriculture, avoir des produits britanniques pour les Britanniques, au lieu de produits européens. Aujourd’hui, d’une manière certes ironique, le pays doit tout de même se retourner vers l’Europe.

La main-d’œuvre manque à la découpe, mais également dans les élevages. Envoyer le porc aux Pays-Bas est donc également une manière d’éviter l’abattage de masse, en jetant la viande, pour faire de la place dans les élevages. La National Pig Association estime que 10.000 porcs ont déjà ainsi été abattus.

Il faut 10.000 travailleurs en plus

Le représentant du secteur de la transformation de la viande, la British Meat Processors Association, estime qu’il manque 10.000 à 12.000 paires de bras pour renflouer les ateliers. Pour donner un coup de main au secteur, le Premier ministre Boris Johnson en a promis 800, pour une période six mois. Après, ils doivent retourner à l’étranger. Le représentant estime cependant qu’une formation d’au moins 18 mois est nécessaire.

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