Notre avis sur le réchauffement climatique dépend surtout de … La météo du jour

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Le réchauffement climatique ? Il est probable que vous y croyiez particulièrement…. Lorsqu’il fait chaud. Et moins lorsqu’il fait particulièrement froid. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par des scientifiques de l’Université de Columbia, qui s’est penchée sur les résultats de cinq études portant sur les effets de la météo immédiate sur les perceptions du changement climatique. Les chercheurs ont constaté que les épisodes météorologiques extrêmes avaient tendance à modifier l’opinion des gens :  durant les périodes de forte chaleur, ils acceptent la notion du réchauffement climatique, alors qu’ils en doutent davantage lorsqu’il fait inhabituellement froid.

« Même si beaucoup d’études ont été menées sur la relation entre les températures quotidiennes et les jugements et opinions concernant le changement climatique, peu d’entre elles ont exploré la psychologie sous-jacente à cet effet», explique Lisa Zaval, psychologue à l’Université de Columbia, qui a mené cette étude. Elle a observé que le phénomène de la substitution d’attribut était à l’oeuvre en matière d’opinion sur le changement climatique. Ce phénomène se produit lorsque quelqu’un forme son jugement en utilisant une information moins pertinente, mais plus directement disponible (pour le cas d’espèces, la température du jour) plutôt que de se fier à une information plus juste mais moins disponible (par exemple les historiques de températures). « Au travers de nos études, nos données suggèrent que la perception que la température d’aujourd’hui est plus froide que d’habitude peut mener à un affaiblissement de la croyance et de l’inquiétude que suscite le réchauffement climatique », explique Zaval.

Les chercheurs ont également trouvé que des températures extrêmes pouvaient exacerber nos souvenirs d’évènements similaires : une journée très chaude peut nous conduire à surestimer la fréquence d’évènements analogues passés, ce qui peut à son tour renforcer notre perception de l’existence d’un changement climatique.

La mauvaise nouvelle, c’est qu’il sera difficile de faire changer les opinions, compte tenu qu’il suffit à chacun de regarder par la fenêtre pour se faire un avis sur le climat, et d’un autre côté, il sera difficile pour les politiciens d’obtenir l’approbation du public, alors que l’opinion de celle-ci est aussi mouvante.

Mais selon Peter Howe, un professeur de géographie à l’Université d’État de l’Utah, la plus grande fréquence d’évènements climatiques extrêmes que nous devrions observer pourra être décisive. « Nous allons assister à plus d’évènement extrêmes dans le futur et les gens apprendront de leurs propres expériences », dit-il. Il recommande aux présentateurs météo d’agrémenter leur présentation des conditions météorologiques du jour d’un récapitulatif sur une plus longue période, pour permettre au public de replacer les données quotidiennes dans leur contexte historique. 

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