L’Union européenne veut faire changer les objectifs climatiques de la Chine lors de la COP26: « Elle est responsable d’environ 28% des émissions mondiales »

Dans un petit peu plus d’un mois, la COP26 s’ouvrira à Glasgow. Il s’agira du plus important sommet mondial sur le climat depuis la COP21 de 2015, qui avait abouti sur l’accord de Paris. L’Union européenne prévient: elle a la Chine dans le viseur.

La semaine dernière, Xi Jinping a annoncé lors d’un discours à l’Assemblée générale des Nations unies que la Chine stopperait son soutien aux projets de nouvelle centrale à charbon à l’étranger. Une annonce spectaculaire qui ne portait toutefois pas sur les centrales nationales. Et qui n’a pas suffi à rassurer l’Union européenne.

Interrogé par CNBC, Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne pour le Green Deal européen, a prévenu que l’UE attendrait la Chine au tournant lors le la COP26. Plus que des mots, elle veut des actes concrets.

« Nous devons nous pencher sur les émissions. L’Europe est responsable d’environ 8% des émissions mondiales – nous prenons un engagement très, très sérieux et nous allons très loin. Les États-Unis sont revenus dans le jeu, ils sont responsables, je pense, d’environ 16% des émissions, mais nous devons parler à la Chine, ils sont responsables d’environ 28% des émissions mondiales », a-t-il déclaré.

La Chine a déjà fait savoir qu’elle comptait devenir neutre en carbone d’ici 2060 et qu’elle atteindrait son pic d’émissions d’ici 2030. Des promesses insuffisantes aux yeux des Européens.

« Nous devons les convaincre d’atteindre leur pic plus tôt que 2030, bien plus tôt, et nous devons les convaincre d’élaborer des plans pour décarboniser leur économie », a souligné M. Timmermans.

« Nous avons besoin d’eux »

Par la même occasion, le haut responsable européen a rappelé que la participation de la Chine à conférence sur le climat à Paris en 2015 avait été très importante. Sans elle, l’accord historique fixant comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100 n’aurait pas pu avoir lieu, a-t-il indiqué.

« Nous avons à nouveau besoin d’eux à Glasgow. J’espère que nous pourrons les convaincre d’être audacieux », a-t-il confié.

Il y a quelques semaines, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, avait eu des mots similaires à l’égard de Pékin. « Les objectifs que le président Xi a fixés pour la Chine sont encourageants. Mais nous demandons à la Chine de faire preuve du même leadership pour définir les moyens d’y parvenir. Le monde serait soulagé si la Chine montrait qu’elle est capable d’atteindre le pic de ses émissions d’ici le milieu de la décennie et d’abandonner le charbon dans son pays et à l’étranger », avait-elle déclaré, avant l’annonce du président chinois relative à l’arrêt du soutien aux centrales à charbon en dehors de ses frontières.

Parmi les grandes puissances, l’UE fait partie de celles qui ont dévoilé des moyens très précis en vue de faire baisser ses émissions. Ceux-ci ont été dévoilés cet été par la Commission dans un paquet de mesures intitulé « Fit for 55« . Il doit permettre aux 27 Etats membres de réduire leurs émissions d’au moins 55 % d’ici à la fin de la décennie. Notons que ce paquet doit encore être approuvé par le Parlement européen et les gouvernements nationaux.

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