Lufthansa: l’insolvabilité plutôt qu’une aide d’État?

La compagnie aérienne allemande Lufthansa, maison-mère de Brussels Airlines, examine la possibilité de demander la protection contre ses créanciers plutôt qu’une aide d’Etat afin d’affronter la crise du coronavirus.

Le secteur aérien est durement frappé par la baisse catastrophique du nombre de passagers en raison de la pandémie de Covid-19. La semaine dernière, Lufthansa, groupe aérien le plus important d’Europe, avait annoncé lors de la publication des résultats trimestriels qu’il ne pourrait franchir seul cette crise.

Mardi, l’entreprise avait indiqué qu’il n’y avait pas encore d’accord avec les autorités pour une aide d’Etat. Des informations font état d’un soutien possible de l’Allemagne d’environ 9 milliards d’euros en garanties.

Lufthansa explore aussi la piste de déclarer son insolvabilité plutôt que de recourir à une aide d’Etat. Cette piste envisagée verrait la société placée sous la supervision d’un dépositaire et permettrait de se restructurer sous le management actuel.

Influence politique

Selon le syndicat Ufo, le directeur général de Lufthansa Carsten Spohr a déclaré en interne qu’il préférerait conduire l’entreprise dans ce type d’insolvabilité plutôt qu’avoir à faire avec des responsables politiques. Dans une interview à Die Zeit, il met même en garde contre trop d’influence politique au sein de sa compagnie.

M. Spohr a demandé à ce que l’on fasse confiance aux décisions de son équipe, indiquant que Lufthansa a réalisé les trois meilleures années de son histoire.

Le porte-parole de la compagnie a précisé que le management étudiait toutes les options, comme l’insolvabilité, alternative à une intervention étatique qui serait assortie de conditions non-compétitives.

Le syndicat Ufo espère qu’une intervention d’Etat directe assurera une meilleure protection des droits des employés et des avantages stratégiques pour l’aviation allemande.

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