Bien qu’elle soit de plus en plus utilisée pour optimiser la lutte contre le changement climatique, l’intelligence artificielle peut accélérer le processus lorsqu’elle n’est pas exploitée à bon escient.
Cela fait maintenant plusieurs dizaines d’années que les chercheurs alertent le monde entier concernant les effets de la pollution humaine sur le climat. Une alerte qui a malheureusement mis du temps à être prise au sérieux. Aujourd’hui, bon nombre de politiques et d’entreprises se sont engagés dans la lutte pour le climat, malheureusement, les efforts fournis ne semblent pas encore à la hauteur de l’urgence.
Pour tenter de freiner le changement climatique, certains optent pour des solutions technologiques, notamment l’intelligence artificielle. Bien que de plus en plus évoquée dans les médias, l’IA reste encore aujourd’hui un concept assez flou. « C’est un terme très large qui couvre essentiellement tout algorithme de calcul capable d’effectuer une sorte de tâche complexe », comme l’a défini Priya Donti de l’Université Carnegie Mellon, coprésidente du groupe Climate Change AI, à Bloomberg. En d’autres termes, l’IA est un outil informatique qui permet d’accélérer différentes tâches, dont l’analyse de données.
Selon la chercheuse, l’IA peut être utile à la lutte contre le changement climatique de différentes matières. Elle peut notamment faciliter l’extraction et l’analyse d’informations essentielles à partir de données climatiques telles que des images satellites. Elle peut donner un meilleur aperçu des simulations climatiques, sur base des données qu’elle a analysées, et faire des prédictions plus fiables et plus rapidement que celles réalisées par un être humain puisqu’elle est en mesure de traiter des bases de données volumineuses et complexes. L’intelligence artificielle peut également permettre d’optimiser l’efficacité énergétique des entreprises ou encore accélérer les découvertes scientifiques puisque l’un des gros avantages de l’IA est justement sa vitesse de traitement des données et donc, de calculs.
Les effets pervers de l’IA
L’intelligence artificielle n’est en soi ni bonne ni mauvaise. Elle est juste le fruit de la recherche et de l’innovation de l’Homme. Ses bienfaits ne dépendent donc au final que de la manière dont elle est exploitée. Ainsi, si elle peut être utile à la lutte contre le changement climatique, elle peut également et indirectement accélérer le processus.
C’est ainsi que l’on retrouve l’IA dans des secteurs qui jouent un rôle capital dans le changement climatique. Plusieurs grandes entreprises de technologie fournissent en effet des solutions IA aux sociétés pétrolières et gazières, afin d’optimiser la recherche et la production de combustibles fossiles. Les algorithmes sur les sites de vente en ligne influencent la publicité à laquelle les internautes sont exposés. Ils contribuent donc à la surconsommation. De plus, en améliorant la consommation d’énergie des voitures autonomes, l’IA pousse d’une certaine manière les conducteurs à rouler plus.
Le recours à cette forme de technologie devrait se faire, dans la mesure du possible, en prenant en compte les objectifs climatiques mondiaux. C’est pourquoi le chercheur David Rolnick de l’Université McGill, coprésident du groupe Climate Change AI, prône pour une utilisation éthique de l’IA qui prend en compte les pièges auxquels elle peut mener.
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