L’hiver approche: le compte à rebours est lancé pour le conflit opposant la Russie à l’Ukraine

On n’y pense pas forcément, mais le climat peut jouer un rôle clé dans les conflits armés. Outre l’impact sur le moral des troupes déjà bien bas, c’est un facteur essentiel sur le terrain à proprement parler. La boue due à une pluie abondante ou le gel et la neige peuvent en effet ralentir la progression des troupes, et ce, dans les deux camps.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie se poursuit depuis 7 mois maintenant et, malgré les récentes victoires de l’armée ukrainienne, elle ne semble malheureusement pas près de se terminer. La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a d’ailleurs appelé quelque 300.000 réservistes à se mobiliser, entrainant des contestations dans son pays, en réponse à la contre-offensive ukrainienne. Pourtant, l’arrivée de l’automne et, plus tard, de l’hiver pourrait bien marquer un tournant dans la guerre.

Le temps presse. Les pluies automnales arrivent et avec elles des terrains peu praticables. Les champs deviendront trop boueux pour que les chars puissent passer, de même que pour certaines armes lourdes, affaiblissant ainsi la puissance d’attaque de l’armée russe pour reprendre des territoires ukrainiens, a souligné un groupe de réflexion basé à Washington; cité par le média économique américain CNBC.

Et cela ne devrait pas aller en s’améliorant, car l’hiver succédera à l’automne. Et si les champs boueux gèlent et deviennent plus ou moins praticables, le froid sera un ennemi de taille pour les engins, mais aussi pour les soldats de chaque camp, et ce, même s’ils sont habitués aux températures négatives.

Un accueil glacé aux Russes qui fuient la mobilisation

Mais la météo pourrait ne pas être le seul problème de Vladimir Poutine. L’appel à la mobilisation partielle qu’il a lancé la semaine dernière a provoqué un véritable exode d’hommes en âge de se battre dans le pays. D’interminables embouteillages se sont formés aux frontières, alors que les vols vers l’étranger affichaient complet.

Outre le problème logistique pour fuir le pays, les Russes font face à un accueil mitigé chez leurs voisins ou se font tout simplement refouler.

La Lituanie a déclaré qu’elle n’accorderait pas l’asile aux Russes qui se présentent à ses frontières. « Les Russes doivent rester et se battre contre Poutine », a tweeté le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis.

Son homologue de Lettonie, également pays membre de l’Union européenne et voisin de la Russie, se montre beaucoup plus critique. Outre les « risques de sécurité considérables » pour le bloc de 27 que représente l’arrivée de Russes sur son territoire, la Lettonie a souligné que ces derniers n’avaient montré aucune objection à l’invasion de l’Ukraine. Beaucoup « étaient d’accord pour tuer des Ukrainiens, ils n’ont pas protesté à ce moment-là », a tweeté le ministre letton des Affaires étrangères, Edgars Rinkevics.

Des avis qui ne font pas l’unanimité auprès des responsables européens. Certains estiment que l’Union européenne a le devoir d’aider les Russes qui fuient le pays, car « fermer nos frontières ne correspondrait ni à nos valeurs ni à nos intérêts », rapporte l’Associated Press. Par ailleurs, cela ne ferait que confirmer le récit conté par Poutine selon lequel l’Occident a toujours détesté les Russes.

Repousser les Russes serait « une erreur de l’Europe dans la guerre de communication et d’influence qui se joue », selon une quarantaine de sénateurs français.

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