L’Europe prête à affronter un hiver sans gaz russe : le GNL comme ultime sauveur

L’approvisionnement important de gaz naturel liquéfié (GNL) est suffisant pour fournir à l’Europe suffisamment d’énergie cet hiver, selon une étude de Bloomberg.

Cet hiver, l’Europe pourra importer jusqu’à 40 % de plus de gaz naturel liquéfié (GNL) que l’année dernière, selon un rapport publié mardi par la plateforme de recherche BloombergNEF (BNEF). L’achat important de GNL serait suffisant pour couvrir une (éventuelle) fermeture complète des pipelines russes à partir du 1er octobre.

Une perspective plus que probable alors que de mystérieuses fuites de gaz ont été détectées sur Nord Stream 1 et 2, en mer Baltique. Il pourrait s’agir d’un sabotage pour faire grimper les prix. Une situation qui ne fait que renforcer la position de sauveur du GNL.

La bataille du GNL

L’Europe importerait jusqu’à 40 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié cet hiver. Cela ne laisserait que 12 millions de tonnes pour l’Asie, soit 8 millions de moins que ce qui était promis dans les contrats. C’est ce que révèlent les recherches de BNEF.

Mauvaise nouvelle pour l’Asie ?

L’Asie est la perdante à cet égard. En effet, la concurrence avec le continent est d’autant plus forte que les acheteurs européens achètent jusqu’à 90 % de GNL en plus sur le marché au comptant, ou spot. De plus, BNEF s’attend à ce que les prix se maintiennent, car l’Europe continuera à stocker, laissant peu de place à l’Asie. Cela entraînerait également une nouvelle baisse des prix mondiaux du gaz, qui sont montés en flèche depuis les sanctions européennes contre la Russie.

La Chine peut y être gagnante. Les sanctions européennes signifient que la Russie fournira davantage de gaz naturel liquéfié à son allié cet hiver, bien que la demande de ce gaz soit – selon les prévisions – inférieure de 16% à celle de l’année précédente. Ainsi, le pays vendrait ses excédents de GNL à l’Europe en catimini. L’année dernière déjà il revendait les excédents au vieux continent.

La consommation japonaise devrait diminuer de 8% par rapport à 2021, lorsque le pays activera ses centrales électriques au charbon.

La Corée du Sud n’est pas satisfaite de l’achat de gros de l’Europe. Cela est dû à la faible offre dont dispose actuellement le pays. Le rapport prévoit que la demande de gaz naturel liquéfié pourrait y augmenter de 10% sur un an.

(JM)

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