‘Fin novembre, la présence d’un virus à Wuhan a été pour la première fois signalée. Six semaines plus tard, le 15 janvier, la Chine et les États-Unis ont signé la phase 1 de leur accord commercial. Celle-ci comprenait une clause stipulant qu’en cas de ‘catastrophe naturelle’ ou de ‘force majeure’, les obligations de la Chine envers les USA seraient caduques. Quelques jours plus tard, Pékin annonçait un premier cas de ‘coronavirus’’.
C’est ce qu’affirme Danielle DiMartino Booth au cours d’une interview avec l’entrepreneur irano-américain Patrick Bet David. DiMartino Booth est une économiste renommée qui a notamment travaillé pendant 9 ans comme conseillère pour la Réserve fédérale américaine. Elle est également l’auteur du livre ‘FED up’. Dans cet ouvrage, elle explique les conséquences de la politique d’argent facile pratiquée par la FED.
‘La Chine savait-elle que ce virus circulait depuis six semaines avant la fermeture de Wuhan? C’est sûr. Est-ce criminel? Bien sûr que ça l’est. L’affaire doit-elle être portée devant un tribunal mondial? Oui.’
Article 7.6.2
DiMartino Booth se réfère à l’article 7.6.2 de l’accord commercial. Celui-ci stipule que ‘si une catastrophe naturelle ou une circonstance imprévue survient en dehors de leur contrôle (…), les deux parties doivent examiner conjointement la manière de procéder’.
Selon la Chine, l’enquête sur le Covid-19 n’a commencé qu’en décembre. Mais selon des informations publiées par le journal South China Morning Post, le gouvernement chinois était déjà au courant de l’affaire en novembre. Elle n’a été rendue publique qu’en janvier.
L’indignation internationale s’accroît
L’indignation internationale face à l’attitude de la Chine s’accroît. La pression internationale sur Pékin pour que le régime fasse preuve de transparence est de plus en plus forte. En plus de Washington, des critiques sont également venues de Londres et Paris ces derniers jours.
La Chine nie par exemple en bloc que le virus se soit ‘échappé’ de l’Institut de virologie de Wuhan ou du Centre de contrôle et de prévention des maladies, alors que de plus en plus de pistes mènent à ces installations.
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Des critiques commencent également à être formulées en Belgique. Si beaucoup de gens s’interrogeaient déjà sur la communication entre le Palais et le président Xi Jinping, le vice-premier ministre Koen Geens a été le premier membre du gouvernement à en parler avec prudence dans La Libre ce week-end: ‘Si la Chine nous avait correctement informés dès le début, le monde serait différent aujourd’hui’.
Les chiffres de Wuhan
En outre, de nombreuses questions se posent quant à la façon dont la Chine comptabilise ses infections et ses décès liés au covid-19. La semaine dernière, la chaîne publique chinoise CCTV a soudainement publié de nouveaux chiffres, en hausse de 40% par rapport à ce qui avait été communiqué auparavant. La Chine dénombre aujourd’hui officiellement 4.632 décès, ce qui est peu plausible en regard des hôpitaux entiers qui ont dû être construits en quelques jours pour faire face à l’épidémie.
Que la Chine ait délibérément induit le monde en erreur ou non, les experts chinois ont d’ores et déjà fait savoir début mars que la crise du coronavirus allait contrecarrer la première phase de l’accord commercial avec les États-Unis.
Les probabilités que la Chine respecte ses engagements d’achat et d’importation stipulés dans l’accord pour cette année sont comprises ‘entre zéro et zéro’, a déclaré Scott Kennedy, conseiller principal sur les affaires chinoises au Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington, dans le South China Morning Post. Tout simplement parce que l’impact économique de la crise est dévastateur pour la Chine également.
Ces mêmes personnes sont par ailleurs convaincues que la crise finira par renforcer Xi Jinping et le Parti communiste en Chine.
Selon le CSIS, l’une des caractéristiques internationales des crises majeures est ‘que l’État renforce sa position au pouvoir une fois la crise passée’.