Les contaminations bondissent dans les écoles, suffisamment pour passer au code orange?

La rentrée des classes s’annonçait compliquée et cela n’a pas manqué. Alors que les élèves sont rentrés depuis trois semaines, 6 écoles ont déjà dû fermer leurs portes. De nombreuses classes sont en quarantaine et les contaminations ne cessent d’augmenter.

La ministre de l’Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Desir, l’a annoncée hier:  on compte 36 contaminations par 100.000 élèves au cours de la semaine du 7 au 13 septembre. Une semaine avant, on en dénombrait seulement 6 sur 100.000, soit une augmentation de 600%. Actuellement, 2.110 personnes ont été placées en quarantaine, contre 496 lors de la première semaine de cours. Pour l’ONE, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure: ‘[Ces chiffres] sont encore en dessous de ce qui est attendu étant donné le niveau épidémique actuel dans la population belge’.

Ce taux de contamination suit en effet l’évolution de l’épidémie dans le pays. Selon Sciensano, la semaine dernière, 6.141 personnes ont été testées positives au coronavirus. La semaine précédente, soit la première semaine de septembre, on en dénombrait 3.654. L’augmentation est assez impressionnante et le retour des vacances couplé à la rentrée des classes y est certainement pour quelque chose. On note aussi une augmentation du nombre de tests – passant de 159.000 à 212.500 par semaine – qui explique cette hausse des contaminations qui peut paraitre impressionnante à première vue.

Nombre de contaminations par semaine (Sciensano)
Nombre de tests par semaine (Sciensano)

Organisation dans le flou

Ces chiffres ont beau être ‘normaux’, il n’en reste pas moins que des dizaines de classes sont en quarantaine et que 6 écoles ont tout simplement fermé leurs portes pour deux semaines. Certains ont l’impression que tout cela est décidé sans réelles règles précises. Après 3 semaines d’école, force est de constater que le système n’est pas encore rodé.

Il n’y a en effet pas vraiment de règles concernant la mise en quarantaine ou non des classes et des écoles. Une seule est vraiment claire: en maternelle, si l’enseignant est malade, la classe est fermée. Mais pour le reste, il s’agit de décisions prises sur le terrain. En général, il faut qu’au moins deux élèves soient testés positifs pour fermer une classe. À l’échelle de l’école, les directeurs comptent plutôt le nombre de clusters. C’est de toute façon l’AVIQ ou la COCOM qui prend la décision finale de fermer l’établissement, mais à nouveau, aucune règle claire n’a été décrétée.

Certaines fermetures sont d’ailleurs considérées comme trop rapides comme à Rebecq où les deux écoles primaires ont été mises en quarantaine. Comme l’explique le journal Le Soir, seulement deux professeurs avaient été testés positifs. Aucun élève n’a été contaminé. La bourgmestre, Patricia Venturelli, ne comprend pas la décision de l’AVIQ.

Il est certain qu’une école n’est pas une autre et qu’une évaluation de la situation sur le terrain est nécessaire pour éviter que des écoles soient fermées trop vite ou au contraire trop tard. Mais le manque de règles claires provoque la confusion en ce début d’année.

Congés parentaux

L’autre problème que pose la fermeture des classes et des écoles est la garde des enfants. Les parents ayant repris pour la plupart le chemin du bureau, impossible de garder les enfants à la maison. Même en télétravail, s’occuper de son enfant reste compliqué.

La Ligue des Familles demande que les parents puissent recevoir des congés payés pour garder leurs enfants si ceux-ci sont en quarantaine. Si l’enfant est malade, il n’y a pas de réel souci, des congés spécifiques existent. Mais quand sa classe est simplement fermée pour cause de coronavirus, quels congés les parents peuvent-ils demander? Il y a bien le congé Corona, mais celui-ci se termine à la fin du mois et il couvre uniquement à mi-temps. Le congé parental peut aussi être envisagé, mais comme le congé Corona, il nécessite l’accord du patron. Pour la Ligue des Familles, un système doit être créé pour cette situation exceptionnelle.

L’organisation demande aussi une protection contre les licenciements pour les parents qui demandent un congé pour garder leur enfant.

Le code orange bientôt activé?

Le fonctionnement des écoles est soumis à un code qui évolue en fonction de l’épidémie dans le pays. Aujourd’hui, nous sommes sous le code jaune, ce qui signifie que le risque de contamination est peu élevé. Au vu des chiffres annoncés ces derniers jours, certains craignent qu’on passe au code orange (risques modérés de contamination). Un seuil précis pour passer de l’un à l’autre n’est pas défini, c’est le RAG (Risk Assessment Group) qui décide.

Pour les écoles maternelles et primaires, pas de réels changements. Les élèves iront toujours 5 jours par semaine à l’école, seules les sorties scolaires seront interdites. Mais en secondaire, les élèves passeront 2,5 jours à l’école et le reste du temps les cours seront réalisés à distance. Dans le supérieur, on passerait de 75% des étudiants présents sur le campus à seulement 20%. La majorité des cours se feront à distance.

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