L’année 2020 est déjà bien entamée, mais le prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology) vient à peine de publier son classement des 10 technologies qui façonneront cette année. Il y aura de la conquête spatiale, de l’intelligence artificielle, mais aussi quelques surprises futuristes.
1. Un internet impossible à hacker
Le cauchemar des pirates informatiques devrait devenir réalité plus tard cette année grâce à la technologie quantique. L’université technologique de Delft aux Pays-Bas travaille ainsi sur un réseau reliant quatre villes néerlandaises via cette technologie reposant sur ‘l’intrication quantique’. Un nom bien barbare pour désigner le système de sécurité ultime: les données ‘intriquées’ n’y peuvent être lues sans que leurs contenus ne soient compromis. Un peu comme un message qui s’autodétruirait avant qu’il ne puisse être piraté…
2. Une médecine ‘hyper-personnalisée’
Il existe certaines maladies génétiques tellement rares qu’elles sont uniques. Tellement rares que les firmes ne prennent pas la peine de développer un médicament. Cela pourrait être en train de changer grâce à la médecine ultra-personnalisée. C’est par exemple le cas de Mila Makovec, qui souffre d’une mutation génétique unique: elle a pu obtenir un traitement élaboré spécifiquement pour elle.
Si l’histoire est belle, cette méthode reste néanmoins extrêmement coûteuse. La création de gènes a beau être plus facile que jamais, il faut toujours trouver les fonds nécessaires. Car ces médicaments sur-mesure vont à l’encontre des idées reçues sur la manière dont les produits pharmaceutiques sont développés, testés et vendus. Qui paiera pour ces médicaments lorsqu’ils aident une seule personne, alors qu’ils demandent de grandes équipes pour les fabriquer?
3. Les monnaies numériques
Facebook signalait en juin dernier le lancement de sa propre monnaie virtuelle: la Libra. Elle risque toutefois de ne jamais voir le jour, déclenchant de vives controverses depuis son annonce. Mark Zuckerberg avait pourtant tenté de séduire le Congrès en annonçant qu’elle ‘étendra la domination américaine sur la finance et diffusera nos valeurs démocratiques et notre surveillance à travers le monde’. Il n’en fallait pas plus à la Chine pour riposter, la Banque populaire chinoise déclarant que le pays serait la première économie au monde à faire usage d’une monnaie virtuelle. La guerre des monnaies numériques est lancée.
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4. Les médicaments anti-âge
La première vague d’une nouvelle classe de médicaments anti-vieillissement a commencé à être testée sur l’homme, annonce le MIT. S’il ne nous promettent pas encore l’immortalité, ils doivent néanmoins ralentir ou même inverser le processus fondamental du vieillissement pour cibler certains problèmes de santé liés à l’âge.
La société Unity Biotechnology a déjà reçu des premiers résultats chez des cas d’arthrose. L’entreprise développe également des médicaments similaires pour traiter les maladies des yeux et des poumons liées à l’âge. D’autres sociétés s’intéressent elles aux molécules pour combattre la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer.
5. Des molécules découvertes grâce à l’IA
On n’arrête visiblement plus les avancés de l’intelligence artificielle. Les chimistes spécialisés dans la découverte de médicaments imaginent souvent de nouvelles molécules, une tâche très ardue et qui nécessite de très longues recherches. Ils peuvent maintenant se tourner vers l’intelligence artificielle pour trouver de nouvelles solutions.
Il y a de quoi faire, puisque les chercheurs estiment à environ 10 puissance 60 le nombre de molécules inconnues pouvant potentiellement être utilisées en médecine pour sauver des vies. Les techniques d’apprentissage automatique peuvent désormais explorer des bases de données de molécules et leurs propriétés. Des chercheurs hongkongais ont ainsi découvert 30.000 nouvelles molécules aux propriétés jugées prometteuses. Merci l’IA.
6. Des méga-constellations de satellites
L’entreprise Starlink d’Elon Musk a déjà lancé 120 mini-satellites dans le ciel en 2019, et ne compte pas en rester là. Depuis janvier, elle prévoit d’en lancer 60 nouveaux toutes les deux semaines pour offrir une couverture internet mondiale. Au grand dam des amoureux d’astronomie.
De quoi également augmenter sans cesse la pollution spatiale, sans compter les potentielles collisions à éviter, autant dans l’espace que sur Terre. Le quasi-accident de Starlink avec un satellite météorologique de l’ESA en septembre nous a brutalement rappelé que le monde est terriblement mal préparé à gérer un tel trafic orbital…
7. La suprématie quantique
La suprématie quantique désigne la capacité d’un ordinateur quantique de réaliser des calculs qu’aucun appareil classique ne pourrait résoudre. Considérablement puis puissant que les machines que nous connaissons, les ordinateurs quantiques restent toutefois très difficiles à programmer.
En octobre dernier, Google revendiquait pourtant cette suprématie quantique grâce à son super-ordinateur Sycamore, qui a pu résoudre en moins de trois minutes et demi un problème qui prendrait environ 10.000 ans à un supercalculateur. Une suprématie qu’a aussitôt contestée son concurrent IBM. La course est lancée.
8. Les mini IA
Les petites intelligences artificielles sont tendances, mais qu’est-ce donc? Moins polluantes et énergivores que leurs grandes sœurs, elles tiennent sur des plus petites puces et promettent d’apporter plus de puissance de calcul dans des espaces physiques plus restreints. Les géants de la technologie et les chercheurs universitaires travaillent sur ces nouveaux algorithmes pour réduire les modèles d’apprentissage sans perdre leurs capacités.
Une technologie que veut exploiter Google. En mai dernier, l’entreprise tech a annoncé qu’elle pouvait désormais exécuter son assistant sur les téléphones des utilisateurs sans envoyer de requêtes à un serveur distant.
9. La confidentialité différentielle
Cette technique vise à sécuriser et anonymiser des bases de données, à l’heure où les recensements ne cessent de s’intensifier, notamment aux États-Unis. Le gouvernement américain aura effectivement la tâche (compliquée) de recueillir des données sur ses 330 millions d’habitants… Tout en préservant la confidentialité de leur identité.
La confidentialité différentielle consiste ici en l’injection volontaire d’erreurs, de ‘bruit’ dans les données. Il faudra cependant veiller à ne pas insérer trop de parasites, qui rendraient alors les données inexploitables. Une tâche compliquée, elle aussi.
10. La contribution du changement climatique
En dissociant le rôle du changement climatique des autres facteurs, les études nous indiquent les types de risques auxquels nous devons nous préparer. Comme la quantité d’inondations à prévoir et la gravité des vagues de chaleur que générera l’aggravation du réchauffement climatique. Les avancées en matière de simulation pour également nous aider à comprendre, en aval, comment reconstruire les villes et infrastructures. Dans un monde où le climat sera bien différent de celui que l’on a pu connaître.
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