L’économie britannique est officiellement entrée en récession, selon les chiffres de l’Office National de Statistiques (ONS) du Royaume-Uni. C’est une mauvaise nouvelle pour le Premier ministre Rishi Sunak dans une année électorale, même si son gouvernement essaie d’y donner une tournure positive.

Dans l’actualité. D’après l’ONS, le produit intérieur brut (PIB) britannique a diminué de 0,3 pour cent au quatrième trimestre de 2023 par rapport au trimestre précédent. Il s’agit d’un recul plus important que prévu. Comme il y avait déjà eu une contraction de 0,1 pour cent au troisième trimestre, l’économie britannique est donc officiellement entrée en récession technique. La définition courante est en effet de deux trimestres consécutifs de contraction économique.

Plus de chiffres. Sur l’ensemble de l’année 2023, il y a encore une légère croissance, de 0,1 pour cent, après une croissance bien plus forte, de 4,3 pour cent, en 2022. « C’est la croissance annuelle la plus faible depuis la crise financière de 2009, à l’exception de l’année du coronavirus 2020 », déclare l’ONS.

Un double coup de pouce

Le contexte politique. Bien que cela concerne le passé et que les statistiques du PIB puissent varier en raison des effets saisonniers, les analystes politiques considèrent cela comme une mauvaise nouvelle pour les Conservateurs au pouvoir de Rishi Sunak, avec des élections locales en mai et des élections parlementaires possibles dans la seconde moitié de l’année.

• Le ministre des Finances, Jeremy Hunt, minimise l’importance du redouté mot en « r » et dit que cela n’est pas une surprise. La Banque d’Angleterre (BoE) a en effet augmenté les taux d’intérêt pour contenir l’inflation, ce qui se traduit inévitablement par une croissance plus faible.
• Autrement dit : selon Hunt, les mois à venir ne peuvent qu’être meilleurs, étant donné que la BoE procédera probablement à des baisses de taux et que le gouvernement Sunak veut réduire les impôts. Cela équivaudrait à un double stimulus pour l’économie britannique.

Que disent les analystes ? Ils sont d’accord avec Hunt. « Les perspectives de croissance pour le Royaume-Uni s’améliorent, malgré le revers du quatrième trimestre. Nous pensons que l’économie britannique commence lentement à se redresser », écrit l’économiste d’ING James Smith.

• Les indicateurs avancés chez les chefs d’entreprise donnent des signaux encourageants, contrairement aux données comparables pour la zone euro, qui lutte également contre une croissance nulle.
• Le moral des consommateurs est également en hausse et les perspectives pour le pouvoir d’achat des ménages sont favorables.
• Ajoutez à cela le double stimulus potentiel de réductions des taux d’intérêt et d’impôts et les perspectives de croissance pour 2024 sont assez favorables, conclut ING.