Le roi Philippe exprime au Congo son ‘profond regret’, Sophie Wilmès appelle à ‘un parcours de vérité’

Dans une lettre adressée au président congolais Félix Tshisekedi, le roi Philippe a exprimé son ‘profond regret’ pour les atrocités commises au Congo, sous le règne du roi Léopold II. Une missive historique qui a fait la une des médias.

Alors que ce 30 juin, les Congolais célèbrent le 60e anniversaire de l’indépendance du Congo, les festivités seront beaucoup plus limitées en raison de l’épidémie. Le roi Philippe, qui n’a pas pu se rendre sur place, a donc rédigé un courrier à l’intention du président de la République démocratique du Congo. 

Après avoir adressé ses félicitations à Felix Tshisekedi à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance, le roi est revenu de façon explicite sur des évènements du passé. ‘Les actes de violence et les atrocités commis dans le passé continuent de peser sur notre mémoire collective.La période coloniale qui a suivi a également causé des souffrances et des humiliations’, a déclaré le roi Philippe. 

Des regrets, mais pas d’excuses 

‘Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour les blessures du passé. Des blessures qui sont aujourd’hui encore douloureusement ressenties en raison des actes de discrimination, encore trop présents dans notre société’, a ajouté le roi Philippe.  

Dans le passé, divers historiens et politiciens ont déjà suggéré au roi  de rédiger une lettre d’excuses.  Porté par l’impulsion du mouvement Black Lives Matter, ce plaidoyer est plus que jamais de circonstance. Il importe toutefois de noter qu’il s’agit d’une lettre de ‘regrets’ et non d’une lettre d’excuses, ce qui rend les conséquences juridiques éventuelles moins lourdes pour la Belgique.

‘L’heure est venue pour la Belgique d’entamer un parcours de vérité’

La Première ministre Sophie Wilmès s’est également exprimée sur le passé colonial belge au Congo, lors d’un discours donné à l’occasion du dévoilement d’une plaque commémorant l’indépendance congolaise devant la maison communale d’Ixelles, à Bruxelles.

‘L’heure est venue pour la Belgique d’entamer un parcours de vérité’, a-t-elle déclaré, en précisant que ‘tout travail de vérité et de mémoire passe d’abord par (le fait de) reconnaître la souffrance de l’autre.’

La Première ministre a également estimé que l’heure était venue de mener un débat ‘sans tabou, avec sincérité et sérénité’, faisant ainsi référence à la commission parlementaire qui devrait prochainement voir le jour et composée notamment d’experts belges et africains.

‘Ne rien laisser passer dans le combat contre le racisme’

Plus globalement, Sophie Wilmès a appelé à ‘combattre le racisme’, se disant ‘choquée’ par les insultes sur internet subies récemment par Pierre Kompany, bourgmestre de Ganshoren et premier mayeur noir de Belgique.

‘La haine sur les réseaux sociaux, (…) ces comportements abjects (ne sont) pas des faits isolés. Chaque jour, nombre de nos concitoyens subissent de tels discours. Nous ne devons rien laisser passer dans le combat contre le racisme, contre toute forme de rejet de l’autre’, a conclu la Première ministre, dont les propos ont été relayés par Belga.

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