Le plan d’investissement de 1.200 milliards de dollars de Biden est une réalité, mais en quoi consiste-il exactement ?

Lundi, le président américain Joe Biden a signé la loi sur ses plans d’investissement. Ce plan implique une rénovation complète de l’infrastructure américaine et coûtera pas moins de 1200 milliards de dollars. Ce faisant, Biden remplit une promesse électorale.

« Nous faisons un pas de géant pour mieux reconstruire notre nation », ont été les mots de Joe Biden lorsqu’il a signé son plan d’investissement sur la pelouse devant la Maison-Blanche. Le plan d’investissement de M. Biden s’inscrit dans le cadre de son programme « Build Back Better », qui vise à réformer les infrastructures et la sécurité sociale des États-Unis et à mieux répartir les richesses des Américains.

Où va l’argent ?

L’essentiel du projet de loi porte sur la reconstruction des routes et des ponts. Selon la Maison-Blanche, 280 000 kilomètres de routes américaines ont besoin d’être rénovés et 45 000 ponts sont en mauvais état. Pour rénover cette infrastructure routière, le gouvernement fédéral fournira 110 milliards de dollars.

Biden investit 39 milliards de dollars dans les transports publics américains. Il s’agit de rendre les transports publics plus accessibles aux personnes handicapées et de fournir des fonds aux gouvernements locaux pour qu’ils investissent dans des transports publics neutres en émissions. Outre les investissements dans les bus, des fonds supplémentaires seront également alloués à Amtrak, la compagnie ferroviaire nationale des États-Unis. Quelque 66 milliards de dollars seront consacrés à son amélioration.

L’infrastructure numérique des États-Unis doit également être améliorée. Ainsi, plus de 65 milliards de dollars seront fournis pour offrir à tous les Américains une meilleure connexion internet. Un autre montant de 65 milliards de dollars sera consacré à des investissements dans des approvisionnements en électricité respectueux du climat.

En outre, des fonds doivent également être alloués à l’expansion de l’infrastructure pour les voitures électriques, aux stations d’épuration des eaux usées et au remplacement des tuyaux en plomb afin que tous les Américains puissent disposer d’eau potable.

Avec ces plans, Biden veut créer des emplois massifs et donner un coup de pouce supplémentaire à l’économie américaine.

Soutien des Républicains

Le plan a déjà été approuvé par le Sénat en août et, début novembre, la Chambre des représentants a également approuvé le plan par 228 voix contre 206.

Le plan a également reçu le soutien d’un certain nombre de républicains, qui se sont tenus glorieusement autour de la table avec Biden, lundi, lorsqu’il a signé la législation. Entre autres, les sénateurs républicains Mitt Romney et Rob Portman étaient présents pour la presse lors de la signature de la loi.

Le soutien et l’atmosphère joyeuse pourraient cependant être de courte durée. Si cette partie du plan de relance économique de Biden est largement approuvée par les démocrates et les républicains modérés, on ne peut guère en dire autant des plans de Biden visant à ajuster la sécurité sociale et les mécanismes de redistribution.

Des vents contraires en perspective

Ces plans impliqueraient 1 750 milliards d’euros d’investissements dans la sécurité sociale, grâce auxquels M. Biden souhaite rendre les services de garde d’enfants, l’éducation et les soins de santé plus abordables pour les personnes à revenus faibles et moyens. Il comprend également toute une série de mesures climatiques. Pour financer ces plans, M. Biden veut introduire une série de nouveaux impôts qui devraient frapper les Américains les plus riches ; selon lui, ils ont été laissés de côté pendant trop longtemps pour apporter une contribution équitable au système social américain grâce à toutes sortes de failles ou d’exceptions.

La sécurité sociale et les impôts sont des sujets plus sensibles aux États-Unis, ce plan peut compter sur une forte opposition des républicains et des démocrates plus conservateurs. M. Biden a déjà dû faire de nombreuses concessions pour s’assurer de l’unanimité au sein de son parti, tandis que ses adversaires au sein du parti démocrate, comme Krysten Sinema et Joe Manchin, continuent d’exiger des ajustements avant de donner leur approbation.

Biden a un problème de popularité ; l’accumulation de diverses crises affectant les États-Unis – et le reste du monde – a fait chuter sa cote de popularité. Les problèmes économiques, la débâcle en Afghanistan et une pandémie qui continue d’éclater ne font pas honneur au mandat de M. Biden. Avec ce plan d’investissement, M. Biden a quelque chose qu’il espère concrétiser, mais il n’est pas certain que ses projets en matière de sécurité sociale trouvent un écho auprès du peuple américain. Les Américains sont terrifiés par les augmentations d’impôts, même si elles s’accompagnent d’améliorations des soins de santé et de la sécurité sociale.

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