Biden ne propose plus que 1.750 milliards pour son plan d’aides sociales. Que contient vraiment ce projet allégé ?

Joe Biden a annoncé jeudi soir de nouvelles directives pour le plan d’investissement qui est en préparation depuis des semaines. Toutefois, les démocrates doivent encore parvenir à un consensus sur celui-ci au Congrès. Que propose exactement l’administration Biden dans ce nouveau plan et comment sera-t-il financé ?

Selon la nouvelle proposition, une somme de 1.750 milliards de dollars sera mobilisée pour ce vaste plan d’aides sociales. C’est 250 milliards de dollars de moins que ce que le président avait initialement demandé. Joe Biden s’est rendu au Capitole jeudi pour présenter le nouveau plan aux démocrates et en partagera les détails avec le peuple américain depuis la Maison Blanche plus tard dans la journée.

Mais même cette nouvelle version allégée du plan d’investissement risque de se heurter à une forte résistance au Congrès. Une faction progressiste des démocrates reste sceptique quant au projet et souhaite d’abord voir le texte législatif complet. Ils attendent que le texte complet soit publié avant de réagir officiellement.

CNN a déjà pu analyser une partie du nouveau plan. Cette version comporterait très grandes concessions. Par exemple, M. Biden a laissé tomber l’argent destiné aux congés familiaux et médicaux payés, ainsi que le budget destiné à la réduction du prix de certains médicaments, à la gratuité des écoles publiques pour l’enseignement professionnel secondaire et à la couverture d’une meilleure assurance dentaire.

Que reste-t-il dans le plan d’investissement ?

Le texte complet de la loi n’a pas encore été publié, mais CNN a pu rassembler quelques points clés.

  • Accueil des enfants et des familles : Préscolaire gratuit pour tous les enfants de 3 et 4 ans. Selon la Maison Blanche, il s’agirait de la plus grande expansion de l’enseignement public depuis 100 ans. Il faudrait un cycle de financement de six ans.
  • Lutte contre la crise climatique : Washington vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% d’ici la fin de la décennie. Par exemple, un allégement fiscal serait introduit pour les entreprises qui utilisent des énergies vertes. 320 milliards de dollars sont prévus à cet effet dans le plan. 105 milliards de dollars seront mis de côté pour faire face aux catastrophes climatiques. Par ailleurs, 110 milliards de dollars seront injectés dans le développement des énergies renouvelables.
  • Soins de santé : Une prime est prévue pour les 9 millions d’Américains qui ont souscrit une assurance dans le cadre de la loi sur les soins abordables.
  • Réduction des coûts pour la classe moyenne : 150 milliards de dollars seront alloués pour rendre les logements plus abordables. Une réduction de l’impôt sur le revenu pour environ 17 millions de travailleurs faiblement rémunérés est prolongée. Quelque 8,7 millions d’enfants bénéficieront de repas scolaires gratuits.

Comment Washington va-t-il payer tout cela ?

Selon le projet actuel, Washington imposera une taxe de 15% sur les bénéfices des entreprises qui déclarent plus d’un milliard de dollars de bénéfices à leurs actionnaires. Il y aurait également une surtaxe de 1% sur l’achat d’actions de sociétés, rapporte CNN.

Il y aura aussi un impôt minimum de 15%, par pays, sur les bénéfices étrangers des entreprises américaines. Les riches sont également visés. Pour les multimillionnaires et les milliardaires, selon le Financial Times, il y aura un taux de 5% sur les revenus supérieurs à 10 millions de dollars, puis de 3% sur les revenus supérieurs à 25 millions de dollars. La raison pour laquelle les très riches seraient moins taxés n’est pas claire.

Washington souligne qu’aucune personne gagnant 400.000 dollars ou moins par an ne verra ses impôts augmenter. Néanmoins, les autorités vont investir massivement dans des agents plus nombreux et mieux formés pour l’IRS, l’autorité fiscale américaine. La technologie désuète de l’organisme sera modernisée et de nouveaux moyens pour débusquer les fraudeurs fiscaux seront utilisés. On ne sait pas encore si cela inclura de nouvelles règles pour déclarer les bénéfices tirés des cryptomonnaies.

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