Cette semaine, le gouvernement a conclu un protocole avec le secteur bancaire. Il stipule notamment que les institutions financières ne pourront bientôt proposer que quatre comptes d’épargne au lieu de six. Cet accord n’aura pas un grand impact, car l’offre de nombreuses banques est plus restreinte.
Le nouveau protocole sur les comptes d’épargne conduira-t-il vraiment à moins de formules ?

Pourquoi est-ce important ?
Plusieurs banques ont lancé ou relancé de nouveaux livrets d'épargne ces derniers mois. Ces livrets offrent généralement des taux d'intérêt plus élevés, mais en raison de diverses limitations ou conditions, ces formules ne conviennent pas à tous ou sont moins lucratives que prévu.Dans l’actualité : Le protocole entre le gouvernement et les banques vise notamment à éviter une prolifération des livrets d’épargne. Aujourd’hui, les institutions financières peuvent proposer jusqu’à six comptes d’épargne différents dans leur gamme. Bientôt, ce nombre sera limité à quatre. Cette mesure affectera une des quatre grandes banques, indique notre comparaison.
- BNP Paribas Fortis propose deux comptes d’épargne : le compte d’épargne classique et le Compte d’Épargne Plus. Mais en examinant le tableau des tarifs, nous constatons que la banque propose également deux formules non réglementées, à savoir le Compte d’Épargne Short et le Compte à Terme.
- La banque d’État Belfius compte deux livrets d’épargne : le compte d’épargne classique et le Compte d’Épargne Fidelity.
- KBC propose quatre comptes d’épargne : le livret d’épargne ordinaire, Start2Save, le Compte d’Épargne Croissance et le compte d’épargne pour la garantie locative.
- Le protocole affecte en revanche ING Belgique. Cette banque commercialise trois produits : le compte d’épargne classique, Tempo Épargne et un Livret Vert pour les garanties locatives. La banque possède aussi quelques anciens comptes d’épargne qui ne sont plus activement proposés, dont Orange ING ou les comptes ING Lion Deposit et ING Lion Premium.
« Le nombre de comptes d’épargne n’est pas le problème »
Réaction : Selon l’organisation de consommateurs Test-Achats, le protocole manque son objectif.
- L’organisation souligne que presque toutes les banques proposent déjà aujourd’hui quatre livrets d’épargne ou moins.
- « On craint qu’il y ait toujours confusion sur les taux d’intérêt des épargnes. Pour les comptes réglementés, l’intérêt se compose d’un taux de base et d’une prime de fidélité. Le protocole prévoit que ces deux rémunérations doivent être mentionnées à la fois ensemble et séparément. « Cela conduira à plus de confusion », est-il dit. « Jusqu’à présent, il était en effet interdit d’additionner les deux taux, étant donné que la prime de fidélité est soumise à des conditions. »
À noter : Le gardien de la concurrence ABC avait proposé en novembre d’abolir la prime de fidélité, afin de simplifier la comparaison des formules d’épargne. Le ministre de l’Économie Pierre-Yves Dermagne (PS) a finalement rejeté cette recommandation.
- C’est justement la prime de fidélité qui rend plus difficile l’exploration d’autres horizons pour les épargnants. Ils ne reçoivent cette prime qu’après avoir laissé leur argent pendant douze mois consécutifs. S’ils le retirent plus tôt, ils perdent la totalité de la prime. Cela a généralement un impact énorme sur le rendement total.
- « Cet accord ne fournit aucune solution au manque de concurrence sur le marché des produits d’épargne », déplore Test-Achat.