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Le niveau du Rhin baisse à nouveau avant une semaine caniculaire ; et ce n’est pas uniquement une mauvaise nouvelle pour la crise énergétique

Le niveau du Rhin baisse à nouveau avant une semaine caniculaire ; et ce n’est pas uniquement une mauvaise nouvelle pour la crise énergétique
Jonathan Raa/NurPhoto via Getty Images

Partout en Europe, le niveau des fleuves atteint son plus bas. C’est un problème pour la production d’énergie, mais aussi pour le transport de marchandises. Le Rhin a de nouveau baissé ce weekend, et avec la semaine caniculaire qui s’annonce sur le continent, cela ne présage rien de bon. Les navires ne peuvent plus circuler à pleine charge.

Le Rhin n’est pas le plus long fleuve d’Europe, mais il est certainement l’un des plus stratégiques. Car il relie l’Allemagne industrielle à la mer du Nord, qui, avec les ports d’Anvers et de Rotterdam, est la porte de sortie du continent.

La chaîne d’approvisionnement connait donc un nouveau nœud. Cette fois, il affecte le transport de marchandises de la plus grande économie d’Europe. Les navires continuent de naviguer, mais certains sont privés des trois quarts de leur charge, rapporte Reuters.

En conséquence, les prix du transport explosent. Le prix du fret entre Karlsruhe et Rotterdam est de 94 euros la tonne. En juin, il était d’à peine 20 euros, lorsque le niveau du fleuve était normal. Le Rhin est une importante voie de navigation pour les produits de base, notamment les céréales, les produits chimiques, les minéraux, le charbon et les produits pétroliers, y compris le mazout domestique. Le géant chimique BASF a déjà prévenu d’un risque de baisse de production.

Crise énergétique

De manière générale, les bas niveaux des fleuves en Europe et leur réchauffement affectent la production d’énergie. On pense bien sûr aux centrales nucléaires françaises, où plus de la moitié du parc est à l’arrêt pour diverses causes. Le réchauffement de la Garonne, à 28 degrés, a conduit EDF à réduire son activité.

Le problème n’est pas tant que l’eau soit trop chaude pour refroidir les réacteurs, mais que l’eau rejetée réchauffe encore plus le fleuve : un désastre écologique pour la faune et la flore. Il existe certaines dérogations, mais vendredi dernier, plusieurs réacteurs ont été contraints de réduire leur production.

En Allemagne, c’est le manque de combustibles qui empêche certaines centrales à charbon de fonctionner à plein régime.

Les canicules et l’énergie

Le solaire bénéficie globalement du temps très ensoleillé. En Belgique, par exemple, les panneaux solaires ont produit 15% de l’énergie totale en juillet, ce qui est un record.

Mais toutes les sources d’énergie ne peuvent en dire autant. Outre le nucléaire et le charbon, l’hydroélectricité, bien sûr, mais aussi l’éolien et même les centrales au gaz sont aussi affectés. Il en va aussi des infrastructures de distribution comme les lignes de haute tension, les interconnexions et les sous-stations. « La chaleur intense et généralisée a fortement pénalisé le système électrique du continent », résume Fabian Ronningen, analyste du cabinet Rystad Energy, interrogé par Les Echos.

« L’espoir était que l’été apporte un peu de répit au marché européen de l’énergie « , avait-il déjà indiqué il y a 15 jours au Financial Times. « Mais cette canicule va aggraver la crise et cela s’annonce mal pour l’hiver. C’est proche de notre pire scénario ».

En Belgique, on se prépare à la semaine la plus chaude de l’année. En France, le thermomètre devrait à nouveau dépasser les 40 degrés, dans le Sud-Est et le Sud-Ouest.

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