‘Le monde utilise autant de combustibles fossiles qu’il y a dix ans’

Malgré les efforts de certains pays en vue de diminuer leur utilisation de combustibles fossiles au profit du renouvelable, rien ne bouge à l’échelle mondiale. C’est en tout cas ce qui ressort d’un rapport du réseau de politique énergétique verte REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century) publié mardi.

Depuis des années, les gouvernements du monde entier sont priés de diminuer leur dépendance aux combustibles fossiles, tels que le gaz, le charbon ou le pétrole, responsables de produire du dioxyde de carbone et donc de contribuer au réchauffement de la planète. Si l’on pourrait avoir le sentiment que les choses évoluent dans le bon sens, à l’échelle mondiale, il n’y a eu aucun effort en dix ans, estime REN21.

D’après les calculs de ce réseau politique créé en 2005 pour produire de la connaissance autour du secteur de l’énergie renouvelable, la part des combustibles fossiles dans le bouquet énergétique mondial était de 80,2% en 2019, contre 80,3% en 2009. Les énergies renouvelables, telles que l’éolien et le solaire, représentaient quant à elles 11,2% du bouquet énergétique en 2019 et 8,7% en 2009.

Le reste du bouquet énergétique mondial est principalement composé de la biomasse traditionnelle, comme le bois et les déchets agricoles, surtout utilisée pour le chauffage et la cuisson. Son utilisation a, elle, diminué sur ces dix années, rapporte REN21.

‘Des paroles en l’air’

La persistance du même niveau d’utilisation des combustibles fossiles s’est déroulée à mesure que la demande énergétique mondiale a augmenté, et que la consommation et les investissements dans de nouvelles centrales à combustibles fossiles se sont poursuivis, note le réseau.

Pourtant, indique REN21, le prix du renouvelable s’avère de plus en plus abordable. Les énergies renouvelables sont en train de supplanter les nouvelles centrales électriques au gaz naturel en termes de coût dans de nombreux endroits, et sont les sources les moins chères de nouvelle production d’électricité dans les pays de tous les grands continents, peut-on lire dans le rapport.

‘Nous nous réveillons avec l’amère réalité que les promesses de la politique climatique de ces dix dernières années n’ont été pour la plupart que des paroles en l’air’, a déclaré Rana Adib, directrice exécutive de REN21, dont les propos sont relayés par Reuters. ‘La part des combustibles fossiles dans la consommation finale d’énergie n’a pas bougé d’un pouce’, a-t-elle ajouté.

D’après le réseau, l’avenir ne s’annonce pas plus radieux. Si de nombreux pays ont dit vouloir miser sur le renouvelable pour leur relance post-coronavirus, les investissements dans les énergies renouvelables ne représentent qu’environ un sixième des investissements dans les combustibles fossiles, ajoute le rapport.

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