Le F-35 devrait apporter davantage à l’économie belge

Le gouvernement belge souhaite que l’industrie bénéficie du F-35, le tout nouvel avion de combat de la Composante air de la Défense. Il a signé un accord avec le fabricant Lockheed Martin pour permettre aux entreprises belges de participer à l’assemblage des avions.

Pourquoi est-ce important ?

Dans les années 1970, lorsque notre pays a signé l'accord pour l'achat des avions de combat F-16, il s'est immédiatement impliqué dans leur production : ces avions sous cocarde belge ont été construits par la société wallonne SABCA. Au total, ces avions de combat avaient généré un retour économique de 4,2 milliards d'euros, notamment grâce à l'emploi dans les entreprises de défense participantes. Mais lorsque le F-35 a été choisi comme successeur au F-16, aucun accord de ce type n'a été négocié, et le retour économique risque donc d'être beaucoup plus faible.

Dans l’actualité : Un accord entre l’État belge et Lockheed Martin devrait rapporter davantage à notre économie.

  • Les entreprises belges auront la possibilité de concourir pour des contrats dans la chaîne de production d’avions. La Belgique souhaite également renforcer les relations entre ses entreprises de défense et l’entreprise américaine, afin de permettre une plus grande coopération à l’avenir.
  • « Ce contrat avec le constructeur est ambitieux et prometteur. Nous voulons surtout optimiser les retombées économiques potentielles pour la Belgique. L’objectif est de permettre à nos entreprises liées au F-16 d’accéder à ce nouveau marché, ainsi qu’à toute autre entreprise de notre pays disposant d’un savoir-faire et d’une technologie dans ce domaine », a déclaré le ministre de l’Économie, Pierre-Yves Dermagne (PS), dans un communiqué de presse.
  • Le contrat implique également un aspect financier : le SPF Économie prévoit une enveloppe de plus de 1,5 million d’euros pour cette année, ainsi que 738.000 euros supplémentaires pour 2024.
  • Lockheed Martin promet de son côté de fournir un feedback régulier sur les contrats soumis par les entreprises belges. Cela leur permettra de faire des propositions ultérieures plus adaptées aux besoins de l’entreprise. En outre, des « journées industrielles » seront organisées, au cours desquelles les Américains et les Belges pourront tisser des liens.

Sous-entendu : la rentabilité économique décevante du F-35 devrait finalement être rehaussée de cette manière.

  • L’achat des 34 jets devait coûter à l’époque 3,8 milliards d’euros. Selon le ministre de l’Économie de l’époque, Kris Peeters (cd&v), ce prix pourrait être entièrement récupéré en termes de rendement économique. Il s’est rapidement avéré que ce n’était pas le cas : le rendement total n’était que d’environ 700 millions d’euros, soit moins de 20 % du prix d’achat.

La ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) veut tirer les leçons du passé, ce qui n’est pas anodin.

  • Plusieurs pays travaillent actuellement d’arrache-pied au développement d’un chasseur de sixième génération, l’avion de combat qui devrait à son tour succéder au F-35. Deux pistes sont actuellement en cours en Europe : le FCAS franco-germano-espagnol et le Tempest anglo-italo-suédo-japonais.
  • Dedonder souhaite que les entreprises belges participent au développement de l’un de ces projets. C’est un secret de polichinelle que la ministre préfère le projet français : il est probable que l’on annoncera bientôt que la Belgique envoie un observateur à Airbus, le principal développeur du projet FCAS. En tout cas, on n’a guère entendu parler d’un observateur belge sur le programme Tempest.
  • Pour rendre l’industrie belge plus forte, et donc plus apte à participer au développement, des fonds peuvent être tirés du DIRS (Defence, Industry and Research Strategy). Ce programme, qui dispose d’une enveloppe de 1,8 milliard d’euros, a été conçu pour soutenir et développer l’industrie belge de la défense.

MB

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