Le Chili veut produire de l’hydrogène vert à grande échelle, puis l’exporter

Le mois dernier, le gouvernement chilien a adopté une loi visant à rendre juridiquement contraignants ses objectifs climatiques de neutralité carbone d’ici 2050. Il a également publié des plans détaillés visant à rendre certains secteurs de l’économie respectueux du climat, notamment le tourisme, l’agriculture et les infrastructures.

Le secteur énergétique du Chili, en particulier, joue un rôle important dans le processus de réalisation des objectifs en matière de CO2. Les centrales électriques au charbon sont une source majeure de pollution au Chili et le gouvernement prévoit de fermer les 28 centrales du pays d’ici 2040. Le ministère chilien prévoit que ce processus entraînera la perte de 13.000 emplois. Mais les nouveaux projets énergétiques permettront de créer environ 43.000 nouveaux emplois. En 2021, le pays a obtenu 27% de son électricité à partir de sources renouvelables.

L’abondance de vent et de soleil au Chili a inspiré le gouvernement en 2020 à élaborer une stratégie sur 30 ans pour lancer une industrie nationale de l’hydrogène. Grâce aux énergies renouvelables, le pays vise à produire ce combustible à grande échelle pour l’exporter. Cependant, l’hydrogène est actuellement coûteux à fabriquer et à transporter, mais le Chili s’attend à ce que les prix baissent grâce aux réglementations climatiques et aux nouvelles technologies.

Séduire les entreprises

Le gouvernement de Santiago espère maintenant que les entreprises qui expérimentent l’hydrogène s’établiront dans le pays. Les Sud-Américains espèrent séduire les entreprises en leur proposant des énergies renouvelables bon marché, une main-d’œuvre qualifiée, un bon climat d’investissement et une industrie locale qui adopte des carburants plus propres.

Le gouvernement chilien prévoit de dépenser environ 193 millions de dollars pour cofinancer un institut de recherche sur les technologies propres, notamment l’hydrogène vert. Sur ce montant, les 50 premiers millions de dollars ont déjà été consacrés à des subventions pour six projets d’hydrogène vert à travers le pays. « Nous voulons que l’industrie se développe dans les différentes régions, au lieu de tout concentrer dans une seule ville », a déclaré Camilo Avilés, du ministère de l’énergie. Pour l’instant, cependant, l’industrie de l’hydrogène vert est principalement financée par des fonds privés.

Si tout se passe comme prévu, les Chiliens estiment que les exportations d’hydrogène pourraient rapporter au pays 30 milliards de dollars par an d’ici 2050. Cela la mettrait au même niveau que le principal produit d’exportation actuel du Chili, le cuivre, qui représente environ 10% du PIB.

L’année dernière, le port d’Anvers a signé un accord avec le pays d’Amérique latine pour le commerce de l’hydrogène. Le port espère devenir la porte d’entrée de l’Europe pour le carburant.

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