Triomphe inattendu pour Gabriel Boric aux présidentielles chiliennes

Le candidat de 35 ans de la coalition des partis de gauche a obtenu une large majorité, alors qu’il était à la traine au premier tour du scrutin face au candidat d’extrême droite José Antonio Kast.

C’est une nouvelle aussi importante qu’inattendue qui est tombée ce dimanche soir au Chili : Gabriel Boric, diplômé en droit et militant de gauche bien connu de tout juste 35 ans, remporte les élections présidentielles au second tour, avec le score impressionnant de 56% des voix. Il bat ainsi à plates coutures José Antonio Kast, le candidat de la droite, nostalgique de la dictature d’Augusto Pinochet et grand admirateur du président brésilien Jair Bolsonaro, dont il partage largement les idées et le programme. Celui-ci a reconnu sa défaite sa hésitation, rappellant que le destin du pays reste une priorité.

Boric mené au premier tour

Pourtant, Kast menait au premier tour avec une relative avance : 27,9% des suffrages contre 25,8% pour le candidat derrière lequel s’était rassemblée la gauche, y compris le Parti communiste. Un soutien que Kast et ses partisans n’avaient pas manqué de brocarder, tout en se présentant comme le candidat de « l’ordre, de la justice et de la sécurité » face au spectre d’un régime « communiste ».

Gabriel Boric avait centré son programme sur la promesse de l’instauration d’un État-providence au Chili, meilleur accès à la santé, à l’éducation et à la création d’un nouveau système de retraite, alors que le pays, économiquement très libéral, est régulièrement traversé de mobilisations, en particulier étudiantes, pour plus de justice sociale. Quant à la question de la démocratie, elle reste brûlante dans un pays qui a connu 17 ans d’une dictature sanguinaire après le renversement du président Salvador Allende en 1973.

José Antonio Kast, respectueux du processus électoral, a tenu à féliciter Gabriel Boric: « Il mérite tout notre respect, beaucoup de Chiliens lui ont fait confiance », a-t-il déclaré après avoir reconnu sa défaite sur son compte officiel Twitter. « Dans la mesure de nos possibilités, avec nos différences légitimes, nous voulons être une contribution pour notre pays, nous devons unir les Chiliens (…) retrouver la foi en notre extraordinaire pays », a-t-il ajouté.

La participation approche les 55%, un plus haut historique depuis que le vote n’est plus obligatoire en 2012.

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