L’AIE lance un avertissement pour l’année prochaine : « L’OPEP+ menace de plonger le monde dans la récession »

Après avoir affirmé dans un premier temps que les coupures de pétrole ne constituaient pas un risque, l’Agence internationale de l’énergie change complètement d’avis : « L’OPEP+ menace de plonger le monde dans la récession », peut-on lire dans un nouveau rapport.

Le 14 septembre, l’AIE a publié un rapport dans lequel elle prévoyait que la production pétrolière russe pourrait baisser de 1,9 million de barils.

Cette prédiction a été confirmée le 5 octobre : le cartel des pays producteurs de pétrole et ses alliés ont convenu de réduire la production de pétrole de deux millions de barils par jour à partir du 2 novembre. Une mesure prise par le cartel pour redresser les prix du pétrole brut, qui sont passés de 120 à 80 dollars le baril depuis juin.

Virage à 180 degrés

Bien qu’il ait répondu aux attentes, l’agence affirme, selon les informations du Financial Times, que l’accord présente désormais un risque : « La décision de l’OPEP+ de réduire la production de pétrole à partir du mois prochain risque de plonger l’économie mondiale dans la récession. La hausse des prix du brut augmentera les risques pour la sécurité énergétique mondiale. »

Le virage de l’AIE est peut-être une réponse au rapport du FMI, qui a établi cette semaine les perspectives de croissance économique mondiale pour 2023 à 2,7 %, soit le taux le plus bas depuis 2001.

« Nous nous attendons à ce que la production de pétrole russe diminue progressivement à partir du mois prochain et que le déclin s’accentue en décembre, lorsque l’embargo de l’UE sur le brut russe entrera en vigueur », a déclaré l’agence.

Cela situerait la production pétrolière russe en 2023 à une moyenne de 9,5 mb/j (millions de barils par jour, ndlr), avec une rupture de production de 2 mb/j due à l’impact croissant des sanctions. La production pétrolière russe s’est élevée cette année à 10,9 mb/j.

L’agence met également en garde contre un éventuel coup de pouce aux exportations russes si Moscou réduit sa propre production pour éviter les conséquences négatives d’un plafonnement européen des prix du pétrole.

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