L’administration Biden met son veto: les 30 millions de doses stockées aux États-Unis ne rejoindront pas l’Europe

Le 11 mars dernier, le New York Times révélait que 30 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca dormaient dans les frigos. Les essais cliniques ayant pris du retard, le vaccin d’AstraZeneca n’a toujours pas été approuvé aux États-Unis. L’Europe, en pénurie de vaccins, lorgnait ces précieuses doses. Biden a refusé.

On le sait, les retards de livraison affectent la campagne de livraison de toute l’Europe. Une faillite collective que l’on doit principalement à une pénurie: 30 millions de doses seront livrées lors du premier trimestre au lieu des 120 millions promises par les laboratoires pharmaceutiques.

30 millions de doses, c’est justement la quantité de vaccins stockée dans l’usine d’AstraZeneca dans l’Ohio. Un stock qui suscitait une énorme convoitise donc. Mais l’administration Biden a bloqué cette potentielle solidarité vaccinale. On peut aussi le comprendre: le Covid-19 a frappé de plein fouet les États-Unis (548,013 décès), qui ont payé le vaccin deux fois plus cher que l’Union européenne: 2,19 dollars contre 4 dollars la dose.

Le nombre total de doses administrées. Credit: Our World In Data.

Tournant

De son côté, AstraZeneca a justifié ses retards de livraison suite à des restrictions à l’exportation. Notamment en Inde et donc aux États-Unis. La production européenne, qui se passe principalement en Belgique, traine la patte. La faute à une pénurie de réactifs et à des ’embouteillages’ lors de l’étape de certification des lots.

Cette séquence, c’était avant que la polémique sur les caillots sanguins ne prenne une autre dimension ce lundi: l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne ont tous suspendu le vaccin d’AstraZeneca jusqu’à nouvel ordre. Un moyen de faire payer le laboratoire qui concentre toutes les critiques de la campagne de vaccination européenne ? Tout le monde est perdant. ‘Une suspension même provisoire de cette vaccination ne pourrait qu’avoir des effets néfastes sur la vaccination Covid-19 en général’, estime la Belgique qui n’a pas suivi ses pays voisins. Pour le Conseil supérieur de la Santé, les bénéfices du vaccin d’AstraZeneca l’emportent largement sur les risques.

Extrait de l ‘avis du Conseil supérieur de la Santé.

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