La tempête parfaite fait rage sur le marché de l’immobilier : des logements chers combinés à des taux d’intérêt en hausse

Pendant la crise Corona, les prix de l’immobilier ont explosé. Il est devenu très difficile pour les jeunes d’acheter une maison ou un appartement. Désormais, ils doivent également faire face à la hausse des taux d’intérêt.

Au cours des deux dernières années, la plus forte hausse de prix sur le marché immobilier ont été enregistrées depuis 2007. Comme nous devions tous rester à la maison, de nombreuses familles ont cherché un nouveau nid pendant cette période. Les maisons avec jardin ont particulièrement attiré l’attention des chasseurs de maisons ces dernières années. Les faibles taux d’intérêt ont également encouragé les familles à investir leurs économies dans un projet immobilier. Le dernier baromètre de l’immobilier de la fédération des notaires montre que le prix moyen des biens immobiliers au premier trimestre de cette année était de 315 984 euros.

Taux d’intérêt à long terme

La période des prêts immobiliers bon marché est maintenant terminée. La Banque centrale européenne (BCE) va relever son taux d’intérêt ce mois-ci. Le régulateur a également cessé d’acheter des titres de créance dans le cadre du programme APP (asset purchase programme), ce qui a un impact à la hausse sur les taux d’intérêt à long terme. Les taux à long terme ont augmenté au cours des derniers mois, les investisseurs anticipant un resserrement de la politique monétaire européenne. Les prêteurs utilisent les taux d’intérêt à long terme pour déterminer le taux d’un prêt immobilier.

Selon le baromètre des taux d’intérêt d’Immotheker, pour un prêt immobilier sur 25 ans avec un taux supérieur à 80 % (le rapport entre le montant du prêt et la valeur actuelle du logement), vous payez aujourd’hui 3,12 %. En comparaison, au début de cette année, le taux était d’environ 1,6 %.

L’immobilier aussi « inabordable » qu’avant la crise financière

La grande banque BNP Paribas s’inquiète donc de l’accessibilité financière de l’immobilier belge. Une étude montre qu’une maison dans notre pays est aussi inabordable qu’avant la crise financière.

Juste avant la crise de 2008, une famille belge devait débourser en moyenne 28 % (du revenu net disponible) pour un prêt hypothécaire, un record historique. Aujourd’hui, l’indice dit d’accessibilité oscille autour de 26 %, selon les derniers chiffres disponibles de la Banque nationale.

Selon Koen De Leus, économiste en chef chez BNP Paribas Fortis, une nouvelle hausse des taux d’intérêt permettra de retrouver le pic atteint avant la crise financière. « Si pour une famille dont le revenu moyen est de 4 200 euros, on ajoute 84 euros par mois supplémentaires au remboursement, on revient au niveau d’avant la crise », note-t-il, interrogé par De Standaard.

Conditions plus strictes pour les prêts au logement

La hausse des taux d’intérêt et des prix de l’immobilier n’est pas la seule à jouer des tours aux chasseurs de maisons. Les règles sont également de plus en plus strictes pour ceux qui cherchent à obtenir un prêt hypothécaire. La Banque nationale de Belgique (BNB), par exemple, souhaite que les prêteurs tiennent compte de la durabilité d’une habitation lorsqu’ils accordent un prêt hypothécaire.

La BNB a aussi imposé des directives plus strictes en matière de quotas aux institutions financières en 2020. Par exemple, le régulateur souhaite que les prêteurs ne financent pas plus de 90 % du prix d’achat dans la majorité des cas.

Tous ces facteurs font que les jeunes en particulier ont des difficultés à acheter leur propre bien. L’enquête de BNP Paribas Fortis montre que seulement 15 % des personnes interrogées pensent pouvoir acheter facilement une maison, alors que ce chiffre était d’environ 50% pour les résidents qui ont acheté une propriété il y a dix ou même trois ans.

(BL)

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