Ce mercredi, la Russie a annoncé le lancement du premier vaccin contre le Covid-19 réservé aux animaux. Le pays compte le produire massivement dès le mois d’avril.
La nouvelle a été divulguée par le média étatique russe TASS. Ce vaccin, baptisé Carnivak-Cov, a été élaboré par le Service fédéral russe de surveillance vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor). Il s’agit d’un ‘vaccin inactivé au sorbate pour les animaux carnivores’, d’après Konstantin Savenkov, directeur adjoint de l’agence.
Les essais cliniques de ce vaccin ont débuté en octobre 2020. Ils ont porté sur des chiens, des chats, des renards, des renards arctiques, des visons et encore d’autres animaux. ‘Tous les animaux testés qui ont été vaccinés ont développé des anticorps contre le coronavirus, dans 100% des cas’, a précisé M. Savenkov.
Pour quoi faire ?
D’après le communiqué du Rosselkhoznadzor, ce vaccin pour les animaux ‘peut prévenir le développement de mutations du virus’. Il pourrait donc s’avérer très précieux dans la lutte internationale contre la pandémie. L’an dernier, le Danemark avait procédé à l’abattage de 15 millions de visons, craignant que les animaux ne servent de réservoir à une nouvelle mutation du coronavirus.
Les responsables militaires de Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie, ont annoncé en début de semaine que les chiens de l’armée seraient soumis à une vaccination obligatoire avant d’être déployés dans les aéroports et de participer aux commémorations nationales de la Seconde Guerre mondiale en mai.
D’après TASS, la Russie va procéder à une production massive de ce vaccin dès le mois d’avril. Plusieurs sociétés d’élevage situées dans des pays de l’Union européenne (Grèce, Autriche, Pologne) se seraient déjà montrés intéressées pour acheter des doses. L’agence russe indique avoir également été contactée par des entreprises américaines, canadiennes et singapouriennes.
En août 2020, la Russie avait déjà été la première à approuver un vaccin contre le Covid-19 destiné aux humains: Spoutnik V. D’abord accueilli avec méfiance du fait que des essais cliniques à grande échelle n’avaient pas encore été effectués, il a désormais été approuvé dans une cinquantaine de pays à travers le monde. Une demande d’autorisation d’utilisation d’urgence a été déposée auprès de l’EMA (le régulateur de l’UE), mais elle n’a pas encore été accordée. Certains Etats membres, tels que la Hongrie ou la Slovaquie ont tout de même déjà commandé et reçu des doses du vaccin russe.
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