La première réplication du LK-99 démontre la supraconductivité… mais pas encore à température ambiante

Ces derniers jours, la communauté scientifique a été fascinée par le LK-99, un matériau développé par des scientifiques sud-coréens qui pourrait montrer des propriétés supraconductrices à température ambiante et à pression atmosphérique normale. La course pour prouver que le matériau fonctionne a commencé et les premiers résultats commencent à affluer.

Pourquoi est-ce important ?

Les supraconducteurs à température ambiante pourraient déclencher une véritable révolution dans diverses industries. Si le LK-99 tient les promesses de ses créateurs, des choses comme la fusion nucléaire, des trains à lévitation magnétique hyper-efficaces, des ordinateurs quantiques qui tiennent dans votre poche ou encore un réseau électrique sans perte d'énergie pourraient devenir une réalité. Cependant, les scientifiques tentent depuis des décennies déjà de développer des supraconducteurs à température ambiante, sans succès.

Dans l’actualité : Des scientifiques de la Southeast University de Chine, basée à Nankin, affirment dans un article publié sur la plateforme de pré-print arXiv qu’ils ont démontré pour la première fois que le LK-99 montrait bien des propriétés supraconductrices à pression atmosphérique.

  • Pour le moment, leur démonstration ne se produit qu’à des températures qui oscillent autour de -160 degrés Celsius. C’est néanmoins déjà un grand pas en avant. Le record de supraconductivité à pression atmosphérique est actuellement de -140 degrés Celsius, mais les scientifiques commencent seulement à découvrir ce que pourraient être les possibilités du LK-99.
  • Ce qui pourrait déjà être prometteur, et un indicateur que les scientifiques sont sur la bonne voie, c’est qu’une diminution significative de la résistance a été mesurée pendant l’étude de la Southeast University entre des températures de -50 et 30 degrés Celsius. Bien qu’il ne s’agisse pas de résistance zéro à ces températures, les auteurs de la nouvelle étude, qui n’a pas encore été soumise à un examen par les pairs, pensent que le matériau est un « candidat potentiel pour la recherche de supraconducteurs à haute température ».
  • Les résultats correspondent aux prédictions faites avec les simulations d’autres laboratoires, comme le Lawrence Berkeley National Lab et l’University of Boulder Colorado.

Potentiellement de grandes conséquences

Les conséquences : Si le LK-99 ou une variante du matériau s’avère effectivement supraconducteur à température ambiante, cela aura d’énormes conséquences pour un certain nombre d’industries.

  • L’industrie de la fusion nucléaire pourrait également en profiter. Les réacteurs de fusion utilisent en effet des supraconducteurs pour retenir le plasma. Les matériaux actuels doivent cependant être refroidis à des températures très basses, ce qui rend les conceptions de réacteurs plus complexes et coûteuses.
  • De plus, les ordinateurs quantiques utilisent des supraconducteurs pour stocker des informations. Si les machines peuvent fonctionner à température ambiante, cela signifie que des ordinateurs quantiques beaucoup plus petits peuvent être fabriqués, car ils n’ont pas besoin d’être refroidis à des températures extrêmement basses.

Pour tout comprendre au LK-99 et ses récentes évolutions, ne manquez pas notre tentative de vulgarisation à lire ici.

BL

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