La justice bloque la vente du premier album de Jay-Z sous forme de NFT

Nouvelle technologie, nouvelle source de démêlés judiciaires. Dans l’une des premières affaires de copyright impliquant un token non fongible (NFT), un juge new-yorkais a suspendu la mise aux enchères de « Reasonable Doubt », le premier opus signé Jay-Z.

Roc-A-Fella Records, le label de musique qu’a cofondé Shawn Carter, mieux connu sous son nom de scène Jay-Z, avec Damon Dash et Kareem Burke il y a 25 ans, a réussi à empêcher la vente d’une version tokenisée de l’album « Reasonable Doubt ».

La mise aux enchères devait se tenir ce mercredi sur SuperFarm, une place de marché pour NFT, ces jetons dits non remplaçables authentifiant un objet via un identifiant unique sur une blockchain. Mais le label a porté plainte devant le tribunal pour infraction au droit d’auteur dont il jouit exclusivement sur ledit album, s’opposant ainsi à son cofondateur Damon Dash qui tenterait « frénétiquement de s’enrichir ».

Le juge a temporairement donné raison à Roc-A-Fella Records, en suspendant toute transaction le temps d’y voir plus clair. Une audition est programmée pour le 1er juillet prochain.

Car le défendeur, Damon Dash, maintient qu’il s’agit d’un malentendu sur ce qu’il a l’intention de céder, prétextant que Roc-A-Fella déploie un écran de fumée pour l’empêcher de vendre ses parts dans le label, rapporte le magazine Variety.

Les avocats du label insistent pour leur part sur le fait que Dash ne détient qu’une participation minoritaire, ce qui ne lui donne « aucun droit de vendre un actif de l’entreprise », sous la forme de NFT ou autre. Roc-A-Fella demande d’ailleurs que Damon Dash annule tous les tokens qu’il a pu émettre et lui réclame des dommages-intérêts. « Il n’y a aucun doute raisonnable – les droits sont non fongibles. Le résultat est simple : Dash ne peut pas vendre ce qu’il ne possède pas », soulignent les avocats dans des propos relayés par le site The Verge.

Décidément l’album historique attire son lot de problèmes judiciaires. Jay-Z lui-même a poursuivi la semaine dernière le photographe Jonathan Mannion qui avait réalisé la couverture de « Reasonable Doubt » pour violation du droit à l’image.

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