La Hongrie continue de faire cavalier seul: « Nous négocions avec les Russes pour leur acheter du gaz supplémentaire »

En début de semaine, les 27 se sont mis d’accord pour réduire leur consommation de gaz de 15%, craignant les réductions progressives des livraisons russes. De son côté, la Hongrie continue de tracer sa propre route. C’est Viktor Orban lui-même qui l’affirme: des discussions sont en cours pour obtenir davantage de gaz russe.

La semaine dernière, lors d’une (très rare) visite d’un responsable d’un État membre de l’Union européenne à Moscou, le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó avait indiqué vouloir acheter près d’un milliard de mètres cubes de gaz russe supplémentaire. Et ce, afin « d’assurer la sécurité énergétique de la Hongrie ».

Au terme des discussions, son homologue russe Sergey Lavrov avait confirmé que la Hongrie voulait obtenir davantage de gaz russe, avec des chiffres un brin moins élevés: 700 millions de mètres cubes. Auxquels s’ajouteraient, bien sûr, les quantités déjà spécifiées dans les contrats à long terme.

Orban confirme

Ce vendredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a été interrogé sur le sujet par la radio nationale publique. L’occasion pour lui d’à nouveau affirmer sa volonté de parvenir à un nouvel accord avec Moscou.

« La Hongrie aura suffisamment de gaz », a déclaré Viktor Orban. « Nous sommes en train de négocier avec les Russes pour acheter 700 millions de mètres cubes de gaz supplémentaires, cet accord peut être signé pendant l’été, et alors nous serons en sécurité. »

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Hongrie s’est positionnée en tant que farouche opposante à la volonté portée par certains États membres de l’UE de sanctionner le gaz russe. Il faut dire que le pays en dépend à environ 85%. Actuellement, les stockages de gaz de la Hongrie sont remplis à environ 50%, couvrant 29% de sa consommation annuelle.

Notons que Viktor Orban était également vivement opposé à l’embargo progressif sur le pétrole russe décidé fin mai dernier. Il a d’ailleurs obtenu ce qu’il désirait: seules les importations de brut russe par voie maritime seront totalement interdites d’ici la fin de l’année. La Hongrie, enclavée, pourra continuer d’en recevoir via l’oléoduc Droujba, d’où lui vient environ deux tiers de son pétrole. Au même titre que la République tchèque et la Slovaquie.

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