Ce jeudi matin, la Chine a réussi avec succès le décollage de sa fusée Long March-5B, contenant à son bord Tianhe, la première partie de sa station spatiale. En moins de deux ans, le pays souhaite que la station soit totalement prête pour continuer son exploration spatiale.
La seule station en orbite actuellement est la station spatiale internationale, créée par les États-Unis, la Russie, l’Union européenne, le Japon et le Canada. La Chine n’en est pas partenaire et n’y envoie donc pas ses propres astronautes. La superpuissance asiatique dispose de son propre programme spatial, avec des vols habités sur la Lune et des explorations de Mars.
Il lui fallait donc aussi une station spatiale. La Chine a déjà eu deux autres stations spatiales, Tiangong-1 entre 2011 et 2013 et Tiangong-2 entre 2016 et 2019. Mais il s’agissait de stations éphémères sur lesquelles seuls quelques astronautes ont pu se rendre. Tianhe, qui signifie ‘harmonie céleste’ en chinois selon Futura Science, a été conçu pour rester au moins 10 ans dans l’espace.
La station spatiale chinoise
Le premier module d’une masse de 10 tonnes a été envoyé ce jeudi matin. Il s’agit de la base centrale de la station, capable de diriger la station dans l’espace. D’autres modules arriveront par la suite. La Chine a prévu en tout 10 voyages, comprenant du matériel et les astronautes, pour compléter la station. Elle sera équipée de deux laboratoires, dont l’un contiendra un télescope, un peu plus grand que Hubble, l’actuel télescope de l’ISS.
Le module pourra accueillir 3 astronautes, pour une durée maximale de 6 mois. Les premiers arrivants devraient d’ailleurs s’installer en juin. Ils auront alors la lourde tâche d’assembler les différents modules de la station qui seront envoyés petit à petit par la Chine.
Un timing serré
Les premiers éléments de la station spatiale chinoise auraient dû être envoyés en 2018. Mais la Chine a eu quelques problèmes avec son lanceur Long March 5, le seul capable de propulser des cargos aussi lourds, mais qui échouait à chaque essai.
C’est donc 3 ans plus tard que la Chine envoie la ‘première pierre’ de son édifice spatial. Toutefois, elle ne veut pas encore allonger le temps de la construction. Son programme est très serré. D’ici la fin de 2022, la station devra être prête.
Les lancements vont donc s’enchainer. Un deuxième cargo s’envolera le mois prochain et les premiers astronautes partiront le 10 juin. Les deux laboratoires seront envoyés à l’été 2022, pour que la station soit fin prête en novembre 2022.
Pour la Chine, le fonctionnement de cette station est primordial. En 2024, l’ISS devrait être en fin de vie. Et aucun remplaçant n’est prévu. La station chinoise serait alors la seule en orbite autour de la Terre. Mais selon les plans de la NASA, elle ne devrait pas rester la seule habitation humaine dans l’espace. Les Américains envisagent en effet, dans les prochaines années, de construire une base sur la Lune.
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