La Biélorussie accuse la France de ‘piraterie aérienne’ après un nouvel incident: ‘Absolument scandaleux et immoral’

Trois jours après le déroutage vers Minsk d’un avion effectuant la liaison Athènes-Vilnius, un nouvel incident impliquant la Biélorussie s’est produit dans les airs. Cette fois, c’est Minsk qui s’estime lésé.

Ce mercredi, la compagnie nationale biélorusse Belavia a publié un communiqué pour faire part d’un incident ayant impliqué un de ses avions plus tôt dans la journée. Censé emmener 54 passagers – la plupart citoyens de l’UE, selon le porte-parole de la diplomatie biélorusse Anatoli Glaz – de Minsk à Barcelone, il n’a pas pu effectuer le trajet prévu.

Ainsi, Belavia indique que, trois minutes avant le décollage de son Embraer 195, ‘les autorités aéronautiques françaises ont désactivé manuellement le plan de vol sans en avertir la compagnie aérienne’. Prévenu par le contrôle aérien polonais, l’équipage de l’avion biélorusse a été contraint de faire demi-tour juste avant son entrée dans l’espace aérien polonais. Il a ensuite dû revenir à son point de départ, dans la capitale biélorusse.

Les régulateurs de vol français ‘invoquaient un ordre oral du premier ministre français’, a ajouté Belavia dans son communiqué.

‘Une tentative répétée de coordination de l’itinéraire avec l’autorité de gestion du trafic aérien de Marseille s’est également avérée infructueuse, y compris en ce qui concerne les vols au-dessus des eaux neutres, ce qui contrevient à la Convention de Chicago et à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer’, a ajouté Belavia.

Minsk attaque Paris

De son côté, le porte-parole de la diplomatie biélorusse a employé des mots très forts.

‘C’est un fait absolument scandaleux et un acte immoral. Honnêtement, c’est pratiquement de la piraterie aérienne’, a tonné Anatoli Glaz. Il a dénoncé ce qu’il a qualifié de ‘violation directe des normes du droit international’.

Cet incident survient trois jours après que Minsk a fait détourner un avion devant relier Athènes à Vilnius. Une procédure effectuée en vue d’arrêter Roman Protassevitch, un opposant au pouvoir biélorusse. Un acte vivement condamné par l’Union européenne, qui a été suivi par une vague de sanctions économiques.

L’UE préconise également aux transporteurs aériens basés dans l’Union de ne plus survoler la Biélorussie. En outre, elle a décidé de fermer son espace aérien aux avions des compagnies biélorusses, mais la décision finale revient aux Etats membres. Ce mercredi soir, la Pologne a annoncé appliquer cette mesure.

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