Kim Yo-Jong devient le ‘numéro 2 de facto’ en Corée du Nord

Le chef d’État nord-coréen Kim Jong-Un délègue une partie de ses responsabilités à sa sœur, Kim Yo-Jong. Responsable des relations avec la Corée du Sud et les États-Unis, elle devient ainsi dans les faits le numéro 2 du parti communiste.

Son nouveau statut n’a pas été officiellement annoncé, mais il semble clair que la petite sœur de Kim Jong-Un grimpe les échelons du parti, qui tend à devenir une dictature fraternelle. Le député sud-coréen impliqué dans les services de renseignement, Ha Tae-keung a déclaré que le dirigeant de la Corée du Nord déléguait une partie de ses responsabilités, bien qu’il ‘détienne toujours le pouvoir absolu’.

Kim Yo-Jong serait maintenant chargée, entre autres, des relations avec Washington et Seoul, ce qui fait d’elle le ‘commandant en second de facto’ de la Corée du Nord.

Plusieurs rumeurs circulent sur les raisons de ce partage de pouvoir peu habituel dans le pays. Pour Ha Tae-keung, c’est une manière pour Kim Jong-Un de réduire la pression sur ses épaules et d’éviter d’être le seul responsable si ses politiques devaient être un échec. D’autres analystes, qui se basent sur les possibles ennuis de santé du dirigeant, pensent que Kim Jong-Un prépare sa sœur à être le prochain chef du pays. Aucun successeur n’a pour le moment été désigné.

Le journal The Guardian précise toutefois qu’il faut prendre ces informations avec des pincettes. Ce ne serait pas la première fois que l’agence de renseignement sud-coréenne se tromperait sur l’évolution de la politique de leur voisin du nord. Kim Yo-Jong aurait raté plusieurs réunions importantes ces derniers temps, ce qui laisse penser qu’elle aurait pu être rétrogradée.

Seul l’avenir pourra nous dire si les rumeurs sont fondées ou non. Peut-être verra-t-on plus souvent Kim Yo-Jong sur le devant de la scène pour communiquer sur les relations internationales de son pays. Mais si elle doit être en effet devenir le numéro 2 du parti, ce sera annoncé en bonne et due forme en janvier 2021, lors de Congrès du parti.

Aveux d’échec ?

Lors d’une réunion du comité central, Kim Jong-Un s’est montré déçu de l’avancement des politiques du pays. Il note que ‘les objectifs d’amélioration de l’économie nationale avaient été sérieusement retardés’. Et en ce qui concerne le niveau de vie, il n’a pas connu une avancée ‘remarquable’.

Le président du parti communique a toutefois insisté sur les ‘défis inattendus et inévitables’ qu’a dû affronter le pays. On pense notamment à l’épidémie de coronavirus qui a fortement sévi dans le pays voisin, mais qui n’a officiellement que très peu passé la frontière. Mais aussi aux relations de plus en plus tendues avec la Corée du Sud. Kim Jong-Un accuse Seoul de ne pas avoir empêché des opposants à son régime d’envoyer des tracts invitant à la rébellion. Le conflit a été jusqu’à la destruction du bureau de liaison intercoréen. Les relations avec les États-Unis sont elles aussi au point mort. Plus rien n’a avancé depuis la rencontre avec Trump à Hanoi en mars 2019.

Un nouveau plan quinquennal devrait être mis en place lors du Congrès de janvier 2020 afin de remédier aux ‘lacunes’ de la politique nord-coréenne.

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