La crise immobilière chinoise pourrait bientôt appartenir au passé

Les actions du plus grand promoteur immobilier chinois, Country Garden, ont grimpé de plus de 50 % à la bourse de Hong Kong, suite à l’annonce de Pékin d’un nouveau plan visant à atténuer la répression des prêts au secteur.

Pourquoi est-ce important ?

Le secteur immobilier chinois est en crise depuis plus d’un an. Une situation complexe qui pèse lourdement sur l’économie du pays, alors que ce dernier fait également face aux conséquences de la politique contraignante Zéro Covid imposée par Pékin.

Dans l’actu : Les autorités chinoises ont présenté vendredi un nouveau plan pour mettre fin à la crise immobilière dans le pays. Ce dernier a été particulièrement bien accueilli par les investisseurs. Les actions du secteur ont grimpé en flèche.

  • Les promoteurs chinois cotés à Hong Kong ont bondi en moyenne de 11 % ce lundi, suite à l’annonce du plan des autorités chinoises.
  • Promoteur de premier plan, Longfor Properties a grimpé de 17 %, alors que les actions de Dexin China, basé à Hangzhou, ont bondi de 151 %.

Le détail : Le plan imaginé par Pékin consiste en 16 points, dont notamment à :

  • Autoriser les banques à accorder des prêts arrivant à échéance aux promoteurs
  • Soutenir les ventes immobilières en réduisant le montant des acomptes et en réduisant les taux hypothécaires
  • Stimuler d’autres canaux de financement tels que les émissions d’obligations
  • Garantir la livraison de maisons prévendues aux acheteurs.

Le paquet de mesures décidées par Pékin marque un « tournant » pour le secteur immobilier chinois, mais il laisse surtout penser que la répression de deux ans contre le secteur est désormais terminée.

  • Les analystes restent tout de même prudents concernant l’impact du plan des autorités chinoises sur la confiance des acheteurs.
    • « Le marché immobilier n’a pas encore montré de signes de reprise », ont indiqué les analystes de Nomura. Ils ont ajouté que les dernières mesures pour booster le secteur pourraient n’avoir que « peu d’impact direct » sur la stimulation des achats de logements.

« La stratégie zéro Covid de Pékin, malgré quelques derniers ajustements, continuera de peser sur le secteur immobilier »

Les analystes de Nomura

Contexte : En août 2020, le gouvernement chinois avait fait en sorte de freiner les emprunts excessifs des promoteurs afin de freiner l’emballement des prix de l’immobilier.

  • Evergrande, le deuxième promoteur immobilier du pays, s’est retrouvé en défaut de paiement de sa dette.
  • Tout le secteur s’est alors mis à trembler, car le fait qu’une entreprise aussi puissante qu’Evergrande puisse s’effondrer à faire craindre l’éclatement d’une bulle.
  • Un manque de liquidité en a résulté, entrainant des retards ou la suspension des travaux de nombreux projets de logement prévendus à travers le pays.
  • Cet été, la crise s’est intensifiée lorsque les acheteurs de maison en colère ont refusé de payer leurs hypothèques sur des maisons inachevées. Les marchés financiers ont tremblé et les craintes de contagion se sont multipliées.
  • Une situation qui a forcé le gouvernement à agir ; les autorités ont ainsi exhorté les banques à augmenter le soutien aux prêts pour les promoteurs afin qu’ils puissent poursuivre leurs projets.
  • Les taux d’intérêt ont également été réduits afin de restaurer la confiance des acheteurs.
  • Mais la crise n’a pu être résorbée en raison de la faiblesse de l’économie et des restrictions strictes contre le covid.

Les chiffres : Les ventes des 100 plus gros promoteurs immobiliers chinois se sont contractées de 26,5 % en octobre par rapport à l’année dernière, selon une enquête de la China Index Academy.

  • Depuis le début de l’année, leurs ventes ont chuté de 43 %.
  • Les problèmes immobiliers du pays ont pesé sur l’économie chinoise déjà fragilisée par les mesures de la politique stricte de Zéro Covid du gouvernement.
    • Le PIB chinois a augmenté de 3,9 % au troisième trimestre par rapport à l’année précédente, portant la croissance globale pour les 9 premiers mois à 3 %, soit bien en deçà de l’objectif de 5,5 % fixé en mars.
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