L’aveu de Poutine : malgré une production qui explose, la Russie manque de munitions, de drones et d’avions

Vladimir Poutine ne nous avait pas habitués à cela. Dans une déclaration aux médias de son pays, le président russe a reconnu que son pays manquait de quasiment tout pour mener à bien son « opération spéciale » en Ukraine.

Pourquoi est-ce important ?

Si l'Ukraine est parvenue à si bien résister à l'offensive russe entamée fin février 2022, c'est en bonne partie car elle a pu recevoir du matériel de pointe de la part de ses soutiens occidentaux. Et si la Russie est à la peine avec ses équipements... c'est aussi lié à l'attitude de ces pays.

Dans l’actu : aveu de faiblesse de Poutine.

  • Ce mardi, Vladimir Poutine a publiquement reconnu que la Russie ne disposait pas de suffisamment d’équipements pour faire la guerre à l’Ukraine.
  • Pourtant, le pays met la main à la pâte pour essayer d’aligner ses moyens sur ses ambitions.

Le détail : qu’a dit le président russe ?

  • « Au cours de l’opération militaire spéciale, il est apparu clairement que beaucoup de choses manquaient », a reconnu Poutine, cité par l’agence de presse étatique Interfax. « Il s’agit de munitions de haute précision, d’équipements de communication, d’avions, de drones, etc. »
    • Le président russe a également admis que son pays manquait d’armes antichars modernes et des chars modernes, complète Politico.
  • « Nous en avons. Malheureusement, nous en manquons quantitativement », a-t-il ajouté.

Qu’est-ce qui cloche ?

Les explications : les usines tournent à plein régime, mais…

  • Le président russe a indiqué que la Russie avait pourtant multiplié « par 2,7 la production des principaux types d’armes au cours de l’année ».
  • Pour « les domaines les plus demandés », la production russe a même été multipliée par 10, a-t-il précisé.
  • Si la Russie peine, c’est en réalité parce que, en raison des sanctions occidentales, elle ne reçoit pas tous les composants qui lui permettraient de produire suffisamment des équipements de qualité, avait déjà révélé un rapport du Centre d’études stratégiques et internationales publié en avril.
    • Plus tôt cette année, nous vous indiquions d’ailleurs déjà que la Russie « vidait ses musées« , utilisant notamment des chars T-54 et T-55 datant des premières années de la guerre froide.
  • Dans l’autre camp, l’Ukraine, elle, voit son matériel s’améliorer constamment grâce à l’aide des pays occidentaux.

Le contexte : deuxième aveu de Poutine en quelques jours.

  • Habituellement, Poutine n’est pas du genre à se montrer si négatif sur son propre pays. Pourtant, cette sortie est déjà la deuxième du genre en quelques jours.
  • Vendredi dernier, il avait déjà déclaré sur le site Internet du Kremlin que ses forces « ne disposent pas encore de suffisamment d’armes modernes » pour la guerre. Il avait ajouté que la Russie était en train d’essayer de « combler cette lacune » en « développant intensivement la production d’armes modernes ».
  • En novembre, Poutine avait aussi déjà fait un petit aveu de faiblesse, admettant que « des problèmes se posaient » dans l’industrie russe de la défense.
  • Des déclarations qui tranchent avec ce que le président russe avait avancé l’été dernier, lorsqu’il s’était vanté du fait les armes russes étaient « à la pointe du progrès » et qu’elles avaient « des décennies » d’avance sur leurs concurrentes.
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