Le fond atteint à la mi-juillet? Jim Cramer s’attend à une forte reprise du marché boursier jusque fin août

Pour le célèbre investisseur et présentateur d’émissions télévisées sur la bourse Jim Cramer, le fond serait (enfin) atteint. Il s’attend à un fort rallye au cours des semaines à venir. Il observe qu’un groupe particulier de participants du marché se met à acheter, et ce groupe a historiquement toujours procédé ainsi lorsque le fond était atteint.

Le 13 juillet serait le jour fatidique où le fond (après le pire premier semestre du S&P 500 en plus de 50 ans) serait atteint. C’est ce qu’affirme Jim Cramer, le présentateur de l’émission sur la bourse et l’investissement « Mad Money » sur CNBC, en début de semaine. Il rappelle en même temps qu’en février déjà, il voyait que le fond serait atteint en ce 13 juillet.

Son présage ne s’est malheureusement pas (entièrement) réalisé comme prévu. Le niveau de clôture du S&P 500 était de 3801,78 mercredi 13 juillet, et de 3790,38 le jour suivant. Une baisse de 0,3% qui n’est tout de même pas catastrophique, peut-on lui concéder. Si on regarde uniquement la journée de jeudi, le S&P 500 a fini dans le vert (+0,7%), car à l’ouverture (avec les premières transactions de la journée) il affichait 3.742,31 points. Cela dépend comment on observe les données du marché, mais les comparaisons entre jours se font habituellement avec le niveau de clôture.

Toujours est-il que pour les semaines à venir, il s’attend à une forte reprise. Pour cela, il s’appuie sur les observations de l’analyste Larry Williams, connu pour avoir justement prédit la reprise après la première vague de la pandémie, lorsque le marché était encore en panique totale. Pour Williams, un type particulier d’acheteurs serait en train d’ouvrir la voie à la reprise, rapporte MoneyWise.

Les professionnels s’y mettent

Il y a trois types de participants sur le marché boursier : le grand public, les traders et gestionnaires de fonds d’investissement, et les opérateurs commerciaux de fonds de couverture. C’est en tout cas la catégorisation que retient la Commodity Futures Trading Commission, une autorité publique aux États-Unis qui régule le marché des contrats à terme sur les matières premières. Toutes les semaines elle publie des données sur les avoirs nets des différents participants.

C’est là que l’analyse de Cramer et de Williams intervient. Dans la troisième catégorie se retrouvent « les entreprises qui sont réellement impliquées dans un secteur donné, c’est-à-dire qui achètent les contrats à terme parce que cela fait partie de leur modèle économique ». Pour Cramer, il serait donc intéressant d’observer leurs agissements, car elles « ont tendance à avoir la meilleure compréhension du secteur en question parce qu’elles sont les seules à faire plus que simplement parier. »

En d’autres termes, lorsque ces spécialistes se montrent optimistes et se mettent à acheter des contrats à terme, il faudrait les suivre, car ils auraient le don de repérer quand un fond est atteint plus vite que les deux autres groupes (qui continuent à vendre). Mais ce n’est pas tout : Cramer ajoute que, selon ses données sur les contrats à terme repris dans l’indice boursier industriel Dow Jones, qui vont jusqu’en 2009, à chaque fois qu’un fond important était atteint, ce groupe se mettait à acheter.

Enfin, vous l’aurez deviné : ces spécialistes sont actuellement en train d’augmenter leurs achats. A en croire les données historiques, le fond général pourrait donc bel et bien être atteint.

Les 100 points de la Fed et les bénéfices en berne

Mais est-ce que cela sera suffisant pour marquer la fin de la baisse et pour consolider une « forte reprise » dans les semaines à venir? Tous les observateurs ne sont pas du même avis. Il y a l’inflation américaine qui a dépassé les estimations, et qui affiche désormais 9,1%. Selon de nombreuses voix, la Fed pourrait annoncer une hausse du taux d’intérêt de 100 points de base à la fin du mois. Une telle hausse n’a plus été vue depuis la fin des années 80, et il reste à voir comment le marché réagirait (après la hausse de 50 points de base en mai, le marché a vécu un véritable cataclysme, par exemple).

Un autre élément à garder en tête est l’impact de l’inflation et d’un dollar fort, tout comme le risque de récession. Morgan Stanley s’attend en tout cas à des revenus faibles de la part des entreprises (dans les annonces des résultats du deuxième trimestre, par exemple), ce qui fera en sorte que le marché continuera sa chute.

En fin de compte, le S&P 500 est aujourd’hui encore à un niveau plus élevé que le 16 juin, qui est son niveau le plus bas de l’année (mais s’il ne s’agit pas d’une montée en ligne droite non plus). Reste à voir si Cramer et Williams ont repéré le bon signe d’une reprise plus générale des indices.