« Félicitations Paul » : quand Bart De Wever (N-VA) écrit une lettre au président du PS, Paul Magnette

En réponse à l’action syndicale de ce mercredi, le président de la N-VA, Bart De Wever, a écrit une lettre ouverte percutante sur LinkedIn à son collègue Paul Magnette (PS), commençant un peu cyniquement par les mots « félicitations ».

Car, selon De Wever, l’expression du mécontentement des syndicats aujourd’hui est totalement « injustifiée ». « En fait, ils feraient mieux d’applaudir Paul Magnette. L’architecte de l’actuel accord de coalition a entre-temps réussi à démolir tout l’héritage socio-économique de la Suédoise », écrit-il, avec amertume. Un « félicitations » qui n’est donc pas vraiment sincère donc.

De Wever cite de nombreux exemples de la manière dont Magnette a « réussi » à pousser le pays dans une direction rouge.

  • Il souligne par exemple que durant la période suédoise, le budget était « presque équilibré », « seule une poignée de pays de la zone euro faisait mieux ». « Aujourd’hui, la situation est dramatique. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la Belgique aura de loin le plus grand déficit structurel de la zone euro en 2027. »
  • Sur le pouvoir d’achat, il est également véhément : « au temps de la Suédoise, il y a eu une baisse substantielle des impôts. Tous ceux qui ont travaillé ont pu en profiter pour améliorer leur vie ». « Aujourd’hui, le gouvernement belge pousse lui-même l’inflation à la hausse et, avec l’indexation automatique, écrème largement les augmentations salariales qui en découlent par des barèmes fiscaux et des déductions qui ne sont pas indexés. »
  • De Wever fait aussi référence à la réforme des retraites réalisée sous la Suédoise : elle a « déjà réduit de moitié la facture future pour les générations futures, selon le Bureau du plan ». « Ce bonus de la Suédoise a de nouveau été dépensé en totalité et chaque mesure sur laquelle le gouvernement De Croo peut encore trouver un accord semble pousser les dépenses encore plus haut. »
  • « Toutes les réalisations du gouvernement fédéral avec la N-VA ont été abandonnées par Magnette et les partis du gouvernement De Croo. L’héritage de la Suédoise, au niveau socio-économique, a été complètement dépouillé. Le gouvernement De Croo apporte ce que les syndicats demandaient si fort depuis 2019. ‘Bien joué’, dois-je alors dire à Paul Magnette. »

Ainsi, toute « bromance » ou un quelconque rapprochement entre le patron de la N-VA, De Wever, et le patron du PS, Magnette, semble complètement exclu. Au contraire : en vue de 2024, ils sont plutôt en train de redevenir « le meilleur ennemi de l’autre », dans une campagne électorale où ils peuvent s’attaquer mutuellement, par-delà la frontière linguistique. Magnette a précédemment donné une série d’interviews dans lesquelles il a qualifié d’absurde toute percée communautaire en 2024, et a même qualifié la Vivaldi de « projet pour dix ans ». Certes, avec un autre premier ministre…

(CP)

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