Les responsables de la Fed pourraient même commencer à envisager de suspendre les augmentations de taux ce printemps, si tout se passe comme prévu.
L’actualité : un deuxième ralentissement consécutif des hausses des taux d’intérêt est sur la table de la Réserve fédérale américaine, rapporte le Wall Street Journal.
- En décembre dernier, la Fed avait entamé un premier ralentissement. Après 4 hausses consécutives de 0,75 %, elle est passée à 0,5 %, en réaction à de premiers signes de ralentissement de l’inflation.
- Une décélération que les responsables de la Fed estiment se voir prolonger dans les mois à venir, c’est pourquoi ils débattent de la question de savoir dans quelle mesure il convient d’augmenter les taux d’intérêt au cours des prochains mois.
Le détail : au cours de leur prochaine réunion, qui aura lieu du 31 janvier au 1er février, ils se pencheront tout particulièrement sur le degré de ralentissement de la demande de main-d’œuvre, de la consommation et de l’inflation qu’ils devraient constater pour envisager de suspendre les hausses des taux au printemps.
- Il est question de revenir à un rythme plus traditionnel de hausse de taux, à savoir 0,25%.
- Un ralentissement modéré permettrait aux responsables de la Fed d’avoir plus de temps pour évaluer l’impact des augmentations des taux jusqu’à présent et déterminer où s’arrêter.
- Ces derniers ont en effet souligné qu’il fallait du temps pour voir le plein effet des taux élevés sur l’activité économique, après un premier ralentissement des hausses.
- « Et cette logique est très applicable aujourd’hui », a déclaré Lael Brainard, vice-présidente de la Fed, la semaine dernière. Relever les taux petit à petit « nous donne la capacité d’absorber plus de données… et probablement un meilleur terrain à un niveau suffisamment restrictif. »
Contexte : les données gouvernementales de ces dernières semaines, ainsi que des enquêtes auprès d’entreprises, ont mis en évidence une baisse plus prononcée de l’activité manufacturière et de nouvelles commandes pour les entreprises du secteur des services. En parallèle, les dépenses de consommation de biens ont reculé.
- Des signes qui montrent que la stratégie de la Fed, à savoir augmenter les taux d’intérêt pour ralentir la demande, porte ses fruits.
À noter : en prévision de sa réunion, la Fed attend impatiemment que le département du Commerce publie les chiffres de décembre de l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle, indicateur préféré de la Réserve fédérale américaine, qui devrait être communiqué cette semaine.
- Au terme de sa réunion, la Fed devrait logiquement annoncer qu’elle continue d’augmenter les taux d’intérêt tout en cherchant le meilleur moment pour s’arrêter.
- Il est cependant peu probable qu’elle fournisse des indications précises sur les décisions à venir, car ces dernières dépendront fortement des nouvelles données sur l’économie.
- « Nous devrons rester flexibles et augmenter davantage les taux si des changements dans les perspectives économiques ou les conditions financières l’exigent », a tout de même déclaré Lorie Logan, président de la Fed de Dallas.
- Tout le monde n’est pas optimiste et observe que l’inflation sous-jacente (sans l’énergie et les produits alimentaires non transformés) reste très élevée, voire augmente légèrement. Pour le président de JP Morgan, Jamie Dimon, cela obligerait la Fed à relever le pic des taux d’intérêt au-dessus des 5%.