Frédéric De Gucht (Open Vld) sur les négociations avec le gouvernement bruxellois : « Nous n’allons pas nous coucher »

Frédéric De Gucht (Open Vld) n’a pas l’intention de céder au PS dans les négociations du gouvernement bruxellois. Le leader libéral continue à lier son destin à la N-VA, qu’il estime nécessaire, en tant que premier parti flamand, pour mettre en œuvre des réformes en profondeur dans la capitale.


Principaux renseignements

  • Le négociateur bruxellois Frédéric De Gucht (Open Vld) maintient qu’il ne veut entrer dans le gouvernement bruxellois que si la N-VA en fait partie.
  • Dans son analyse de la situation – qui est dans l’impasse – il ne ménage pas le leader du PS, Ahmed Laaouej, qui est « à côté de la plaque ».
  • M. De Gucht est par ailleurs ouvert à un gouvernement minoritaire.

La situation à Bruxelles est bloquée depuis 10 mois, mais elle peut se résumer en une phrase simplifiée. Le PS ne veut pas gouverner avec la N-VA, tandis que l’Open Vld ne veut pas gouverner sans la N-VA. Toutes sortes d’alternatives sont actuellement explorées pour contourner ces vetos, mais pour l’instant, elles n’ont pas été couronnées de succès.

Parole donnée à la N-VA

Entre-temps, Frédéric De Gucht (Open Vld) est de plus en plus critiqué pour avoir prétendument bloqué les négociations avec le petit parti. Le dirigeant bruxellois ne partage pas cet avis. « Ils s’attendent à ce que nous cherchions à nouveau le pouvoir, mais ce n’est pas le cas. Lorsque je suis entré en politique, je me suis promis de rester le plus cohérent possible », a-t-il récemment déclaré à Humo.

Et cette cohérence consiste donc à lier l’Open Vld à la N-VA. Selon M. De Gucht, la N-VA, en tant que parti le plus important du gouvernement fédéral, est nécessaire pour mettre en œuvre les réformes. En outre, il entretient une relation personnelle avec le ministre bruxellois Cieltje Van Achter.

« J’ai appris à la connaître en tant que femme politique très pragmatique. Elle a un cœur pour Bruxelles, ses enfants vont à l’école ici et elle penche plus vers Jan Peumans et Geert Bourgeois que vers Theo Francken. Je lui ai donné ma parole et j’ai l’intention de la tenir », affirme-t-elle.

Ahmed Laaouej

Pour Frédéric De Gucht, ce n’est pas lui qu’il faut blâmer, mais le président du PS bruxellois Ahmed Laaouej : « Il pense que la N-VA est raciste et anti-Bruxelles, mais c’est faux. Le PS veut laisser les choses en l’état autant que possible, tandis que la N-VA et nous voulons faire des économies et des réformes substantielles. Laaouej exige que nous échangions la N-VA contre le cd&v, mais je refuse. Le PS n’a pas le droit de s’immiscer dans la coalition néerlandophone. Rien de tel ne s’est jamais produit. Il outrepasse ses droits en rejetant la majorité flamande », a-t-il expliqué.

Un gouvernement minoritaire?

Alors que tout reste bloqué, l’idée d’un gouvernement minoritaire fait de plus en plus surface. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, en est notamment partisan. Un tel gouvernement minoritaire se composerait uniquement du MR et des Engagés du côté francophone, et de Groen, Vooruit, Open Vld et N-VA du côté néerlandophone. Ensemble, ces partis ne représentent toutefois que 38 des 89 sièges. Cette situation n’est pas idéale, car les grandes décisions doivent être prises à Bruxelles et un tel gouvernement devrait toujours chercher le soutien d’autres partis.

M. De Gucht qualifie néanmoins un gouvernement minoritaire d' »expérience intéressante ». « Nous nous plaignons depuis des années que le Parlement n’a plus rien à dire. Dans ce scénario, nous verrons quels députés sont prêts à prendre les bonnes décisions pour Bruxelles, indépendamment des diktats des partis », conclut-il.

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