La guerre de l’aluminium de Trump a coûté 40 000 emplois aux brasseurs de bière

Aux États-Unis, l’industrie de la bière employait encore 2,19 millions de personnes l’an dernier. Cela signifiait que so, peffectif s’était réduit de 40 000 personnes par rapport à il y a deux ans. C’est ce qu’indique un rapport de l’American Beer Institute et de la National Beer Wholesalers Association. Selon le secteur, ce résultat s’explique essentiellement par la hausse des droits de douane sur l’aluminium importé décidée par le président américain Donald Trump.

Selon les chiffres du Beer Institute, le niveau de son emploi avait encore augmenté de 27 % deux ans auparavant.

Les canettes de bière

Jim McGreevy, directeur général du Beer Institute, explique que les droits de douane additionnels ont considérablement renchéri le coût de production des canettes de bière.

Pour compenser ce surcoût, les brasseurs peuvent décider d’augmenter leurs prix de vente, ou de réduire certaines de leurs autres dépenses. Ils peuvent par exemple décider de reporter les investissements dans l’innovation et l’expansion, mais aussi de réduire leurs effectifs.

C’est clairement cette dernière option qui a été privilégiée au cours des dernières années, explique Jim McGreevy, qui préside le Beer Institute.

Selon certaines estimations, les droits de douane de Donald Trump ont plus que doublé les coûts de l’aluminium pour les brasseurs américains. Molson Coors Brewing évoque un surcoût de 40 millions de dollars pour 2018. Une telle charge additionnelle risque de rogner les marges bénéficiaires des producteurs de bière américains.

Une évolution de la consommation

En outre, la hausse brutale des taxes à l’importation n’est pas toujours le seul facteur en cause. Les ventes de bière, de vin et de spiritueux aux États-Unis ont diminué de 0,8 % l’année dernière. C’est la troisième année consécutive que le secteur enregistre une baisse. Les ventes de bières sont les plus touchées, baissant de 1,5 %. Cette tendance provient d’un changement de comportement de nombreux consommateurs, qui substituent le vin et les autres boissons alcoolisées à la bière.

Un porte-parole de la brasserie a reconnu qu’il ne pouvait prouver que les taux d’importation étaient responsables à 100 % des pertes d’emplois du secteur. « Il est clair qu’en raison du surcoût de l’aluminium, les brasseries ont moins de marge de manœuvre pour investir », a-t-il déclaré.

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