Des scientifiques allemands pensent avoir compris pourquoi les vaccins AstraZeneca et Johnson & Johnson peuvent provoquer des thromboses accompagnées d’une diminution de plaquettes. L’équipe assure pouvoir expliquer aux fabricants comment améliorer le vaccin pour éviter cet effet secondaire. Johnson & Johnson y travaillerait déjà.
Après AstraZeneca, le gouvernement belge a introduit mercredi une limitation d’âge pour le vaccin Johnson & Johnson. Il ne pourra pas être inoculé à une personne de moins de 41 ans. Cette décision a été prise après le décès d’une femme de moins de 40 ans d’une thrombose en Belgique peu de temps après sa vaccination avec le vaccin Johnson & Johnson. Cet effet secondaire avait également été observé chez de jeunes femmes avec le vaccin AstraZeneca. Les caillots sanguins sont très rares, mais alarmants chez les plus jeunes, qui semblent plus à risque. Les femmes en particulier semblent vulnérables.
La clé, selon des chercheurs allemands, se trouve dans l’adénovirus, le virus du rhume utilisé pour transporter l’ADN de la protéine qui permet au SARS-CoV-2 d’entrer dans les cellules humaines. Les vaccins à ARNm développés par Pfizer / BioNTech et Moderna n’utilisent pas ce système de délivrance et ne présentent aucun cas de coagulation sanguine associé.
Le problème interviendrait lorsque l’adénovirus entre dans le noyau de la cellule, et non lors de la fabrication même de la protéine incriminée. Cette hypothèse doit toutefois encore être soumise pour une relecture par les pairs. Elle est toutefois très proche de la théorie d’un hématologue allemand, Andreas Greinacher.
Ajustement des vaccins
‘Le cycle de vie de l’adénovirus implique l’infection des cellules, (…) l’entrée de l’ADN adénoviral dans le noyau, puis la transcription du gène par la machine de transcription de l’hôte’, explique l’équipe allemande. ‘Et c’est exactement là que réside le problème: le morceau viral d’ADN (…) n’est pas optimisé pour être transcrit dans le noyau.’
Certaines parties de la protéine spike se séparent dans le noyau. Ces mutations de protéines flottent alors dans le corps et peuvent très rarement provoquer des caillots sanguins.
Les scientifiques pensent que les vaccins peuvent donc être améliorés pour éviter ce problème. ‘Avec les données que nous avons entre nos mains, nous pouvons dire aux entreprises comment muter ces séquences en codant la protéine spike d’une manière qui empêche les réactions de division involontaires.’
Johnson & Johnson les a déjà contactés et l’entreprise tente désormais d’optimiser son vaccin. L’équipe allemande n’avait pas encore eu de contact avec AstraZeneca.
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