‘Dès février, nous vaccinerons 250.000 personnes par mois en Belgique’

Les retards de livraison chez Pfizer n’auront pas d’impact majeur sur la stratégie de vaccination belge. C’est ce qu’a déclaré le conseil des experts samedi lors d’une séance d’information. La logistique semble également sur la bonne voie. Mais le rythme de la campagne de vaccination sera-t-il suffisant ?

Le fabricant de vaccins Pfizer a annoncé jeudi qu’il était confronté à des problèmes de production, ce qui signifie qu’il y aura moins de doses distribuées que prévu. Pour notre pays, cela revient à très court terme à 3.000 vaccins envoyés contre 6.000 annoncés initialement. Mais ce retard devrait être comblé d’ici ‘la fin du mois de février.

‘Étant donné que la distribution se déroulera de toute façon par phases, cela ne nous gênera pas immédiatement. Le démarrage est peut-être un peu plus lent qu’on ne le pensait au départ, mais nous devrions être de retour sur les rails d’ici mars. Selon les perspectives actuelles, nous pourrons vacciner 250.000 personnes par mois dès le mois de février’, a expliqué Xavier De Cuyper de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS). ‘S’il y a encore des retards – et cela est tout à fait possible – alors le vaccin sera distribué en fonction de la taille de la population des États européens.’

Suffisamment de congélateurs ?

En outre, la stratégie de vaccination commence à se préciser de plus en plus. Une campagne d’information – composée d’affiches, de brochures et de vidéos – sera lancée fin décembre, lorsque l’Agence européenne des médicaments approuvera le premier vaccin. Cela devrait se faire aux alentours du 29 décembre. Il y aura également des mises à jour régulières sur le nombre de personnes vaccinées, comme Sciensano le fait déjà pour les contaminations, les hospitalisations et les décès dus au Covid-19.

La logistique semble également être au rendez-vous. ‘Ces dernières semaines, l’AFMPS a dressé un inventaire de tous les hôpitaux qui ont un congélateur qui va jusqu’au -70°C nécessaires’, explique le Dr Dirk Ramaekers, qui coordonne le déploiement des vaccins. ‘Il y en a actuellement une quarantaine, et cela suffit pour la première phase.’ Le vaccin Pfizer doit être conservé entre -70 à -80 degrés à tout moment.

Lors de la phase 1A, les vaccins seront fournis aux centres de soins résidentiels. Le personnel de santé, y compris dans les hôpitaux eux-mêmes, sera vacciné. Une capacité supplémentaire sera nécessaire pour la phase 1B. Des centres de vaccination seront alors mis en place. À ce moment-là, les personnes de plus de 65 ans, les patients à risque et les professions essentielles seront ciblés. ‘Ces centres sont en cours de préparation et tout ira bien’, laisse entendre l’Agence fédérale.

Médecins généralistes

Dans la phase 2, le reste de la population – s’il le souhaite – pourra recevoir le vaccin. Les injections se feront normalement directement chez le médecin généraliste. ‘Dans les deux premières phases (1A et 1B), c’est impossible sur le plan logistique, mais à partir de la phase 2, nous espérons avoir des vaccins qui pourront être stockés plus facilement’, a déclaré le Dr Dirk Ramaekers.

Suffisant ?

La question qui reste sans réponse est le rythme de cette campagne de vaccination. 250.000 doses par mois, c’est 3 millions par an. En sachant qu’il faut deux doses pour la plupart des candidats-vaccins, on vous laisse faire le calcul pour une population de 11 milions de Belges. Ou en tout cas les 70% de la population préconisés par les experts.

À l’heure actuelle, notre pays compte en moyenne 2.231 infections quotidiennes et 185 hospitalisations par jour. 90 personnes meurent encore quotidiennement du Covid-19.

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