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Des entreprises européennes souhaitent reprendre les importations de gaz russe pour réduire leur dépendance aux États-Unis

Des entreprises européennes souhaitent reprendre les importations de gaz russe pour réduire leur dépendance aux États-Unis
La production de gaz naturel russe a fortement chuté. (Contributeur/Sean Gallup/Getty Images)

Principaux renseignements

  • Les entreprises de l’UE suggèrent d’importer du gaz russe pour réduire la dépendance énergétique à l’égard des États-Unis.
  • De grands centres industriels, comme le parc chimique allemand de Leuna, plaident en faveur d’une reprise rapide des livraisons de gaz russe en raison des graves conséquences économiques et des pertes d’emplois.
  • Certaines entreprises de l’UE ont entamé une procédure d’arbitrage contre Gazprom, ce qui pourrait amener la Russie à remplir ses obligations contractuelles en envoyant du gaz via l’Ukraine.

La sécurité énergétique de l’Europe reste fragile plus de trois ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Si le gaz naturel liquéfié américain a permis de combler le vide laissé par les approvisionnements russes pendant la crise de 2022-2023, la dépendance de l’Europe à l’égard des États-Unis suscite de plus en plus d’inquiétudes. Les relations tendues de l’administration Trump avec l’Europe et sa tendance à utiliser l’énergie comme monnaie d’échange dans les négociations commerciales ont alimenté les angoisses liées à la vulnérabilité.

Dans ce contexte, certains dirigeants de grandes entreprises européennes suggèrent une solution jusqu’alors impensable : importer du gaz russe, y compris de Gazprom. Cette proposition nécessiterait un changement de politique important, étant donné que l’UE s’est engagée à mettre fin aux importations d’énergie russe d’ici à 2027, après l’invasion.

Le dilemme énergétique de l’Europe

Patrick Pouyanne, PDG de TotalEnergies, met en garde contre une dépendance excessive à l’égard du gaz américain, soulignant la nécessité d’une diversification et d’une multiplicité des voies d’approvisionnement. Tout en reconnaissant que l’Europe ne reviendra pas aux niveaux de dépendance d’avant-guerre vis-à-vis du gaz russe (150 milliards de mètres cubes), il prévoit un retour potentiel à environ 70 milliards de mètres cubes.

L’Allemagne, qui dépendait fortement du gaz russe bon marché avant la guerre, est confrontée à des problèmes particulièrement aigus. Le parc chimique de Leuna, un important centre industriel, plaide en faveur d’une reprise rapide des livraisons de gaz russe, invoquant les graves conséquences économiques et les pertes d’emplois dues à la crise énergétique actuelle.

Les entreprises de l’UE cherchent des solutions alternatives

L’industrie chimique allemande affirme que la réouverture des gazoducs serait plus efficace pour réduire les prix que tous les programmes de subvention existants. Ce sentiment reflète un malaise croissant quant à la dépendance de l’Europe à l’égard du GNL américain, notamment à la lumière de la guerre commerciale en cours avec la Chine et de la possibilité pour les États-Unis de faire de leurs exportations de gaz un outil géopolitique.

Certains craignent que les États-Unis ne restreignent leurs exportations de GNL en cas de flambée des prix intérieurs ou d’escalade des tensions. Certains analystes estiment que la demande croissante des secteurs industriels et le développement de l’intelligence artificielle pourraient conduire les États-Unis à donner la priorité à leurs propres besoins plutôt qu’à ceux de leurs alliés européens.

Arbitrage et contrats renouvelés

Plusieurs entreprises de l’UE ont engagé une procédure d’arbitrage contre Gazprom pour rupture de contrat à la suite de l’invasion. Alors que les décisions de justice ont accordé des sommes substantielles aux entreprises allemandes et autrichiennes, Holleaux, d’Engie, suggère que la Russie pourrait commencer à remplir ces obligations en envoyant du gaz à travers l’Ukraine, ce qui ouvrirait potentiellement la voie à une relation contractuelle renouvelée.

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